Ils
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France, 2005
De David Moreau, Xavier Palud
Scénario : David Moreau, Xavier Palud
Avec : Olivia Bonamy, Michaël Cohen
Photo : Axel Cosnefroy
Musique : René-Marc Bini
Durée : 1h18
Sortie : 19/07/2006
Clémentine est enseignante au lycée français de Bucarest, et Lucas romancier. Le jeune couple vit son bonheur dans une grande maison perdue au cœur de la forêt. Ce soir, leur vie va basculer. Ils ne le savent pas encore, mais ils sont épiés, cernés. Lorsque la nuit sera tombée, Clémentine et Lucas vont découvrir qu’ILS sont là, partout, jusque dans la maison… Mais qui sont-ils? Que veulent-ils?
LES AUTRES
Cette année, l’industrie cinématographique risque de faire du tort à l’industrie touristique. Après l’américain et réussi Hostel avec ses autochtones franchement peu accueillants, c’est au tour du français Ils de venir afficher le mauvais accueil latent qui règnerait dans les pays de l’Est. Plaisanterie mise à part, Ils risquent de laisser surtout certains spectateurs sur le carreau. Cardiaques et ultra émotifs s’abstenir. Car derrière cet aspect de petit film modeste qui ne paye pas de mine se cache en réalité un petit bijou d’horreur, un véritable film sensitif à la tension palpable, qui joue sur l’effroi viscéral de nos pires angoisses et va directement à l’essentiel: faire peur. Et ce n’est pas peu dire que le contrat annoncé est plus que rempli. Ici pas de dialogues superflus, pas de twists rocambolesques ni de plans échafaudés par un boogeyman fade, pas d’effets gratuits ou à dormir debout ni de monstres sanguinolents. Non. Ici Palud et Moreau jouent la carte du réalisme terrifiant (après tout le film est inspiré d’une histoire vraie), teinté de fantastique (le huis clos de la maison isolée prise à l’abordage par des êtres non identifiables), venant directement titiller nos zones émotionnelles sensibles, où le suggéré domine intégralement sur le dévoilé pour privilégier l’efficacité plutôt que l’originalité. De plus, l’image employée, vidéo quasi dégueulasse aux teintes noires et charbonneuses, encourage l’atmosphère glaciale et malsaine. Elle devient même un atout essentiel au fur et à mesure de l’avancée du film, profitant ainsi à la perte des repères et au système d’identification aux personnages devenus proies malgré eux dans un jeu du chat et de la souris à l’aboutissement parfaitement impensable. Vous l’aurez compris, rayez définitivement Le Projet Blair Witch de votre mémoire et faites une place de choix à Ils, un film où le temps mort n’existe pas et où le premier degré fonctionne de manière radicale et carnassière pour vous attraper et ne plus vous lâcher.
