La Horde

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Au Nord de Paris. Décidé à venger la mort d'un des leurs, un groupe de policiers prend d'assaut une tour HLM, dans laquelle s'est barricadée une bande de gangsters, et se retrouve sans le savoir confronté à une horde de zombies. Flics et malfrats n'auront d'autre solution qu'unir leurs forces pour venir à bout de ces êtres terrifiants.

BIENVENUE A ZOMBIELAND

Ça y est, le zombie choppe enfin la nationalité française. "C'est pas trop tôt" diront certains! Sauf qu’avant de voir le jour et de récolter honneurs et encouragements, le premier long des turbulents Benjamin Rocher et Yannick Dahan a du être accouché au forceps et a continué d'essuyer les plâtres d'une production hexagonale toujours aussi fragile. Ce n'est donc qu'avec de la volonté, de l'huile de coude et de la sueur que le tandem fabrique son film. Et contre toute attente, c'est exactement ce mode-là qui lui donne toute sa saveur. Authentique série B d'exploitation (il n'y a qu'à regarder son affiche pour s'en convaincre) qui s’assume pleinement, La Horde contourne son manque de moyens par une somme d'efforts infinie et une envie bien palpable d’aller au bout du délire. Et d’y aller à fond même! Comme une bande dessinée imprimée sur celluloïd, le film fait parfois penser à une œuvre de sales gosses balançant à l'image une quantité considérable d'influences qui va des jeux vidéos à Groland en passant bien évidemment par le film de genre, avec tout ce que cela engendre comme conséquences bonnes ou mauvaises : une recherche trop systématique de la réplique qui tue, un rythme narratif bancal, une direction d'acteurs parfois légère mais également une galerie de personnages tous plus badass les uns que les autres, sous forme de compilation d'inglourious basterds à mille lieues des héros purs, vaillants, sans peur et sans reproche, une non retenue dans le "viendard" et le carnage (le duel entre Prestia et les deux zombies est un pur moment d'ardeur), une jubilation de tous les instants (le couloir final, Jean-Pierre Martins sur le toit de la voiture, etc.) et surtout une sacré volonté de proposer autre chose qu'un simple charnier pompé sur Romero et ses consorts. Car c'est aussi là que le film remporte une certaine adhésion : Dahan et Rocher, avec l'aide des co-scénaristes Arnaud Bordas et Stéphane Moïssakis (une vraie réunion made in Mad Movies), préfèrent essayer d'offrir un film à la Une nuit en enfer, qui glisse d'un terrain à l'autre, plutôt que de livrer une énième resucée désincarnée de l'œuvre du maître de Pittsburgh. C'est donc du quasi-polar vers le zombie flick que les deux comparses nous entraînent, ou plutôt d'un film de genre vers un autre, un peu comme si le Assaut de Carpenter ou le Nid de guêpes de Siri s'acoquinaient avec L'Armée des morts de Snyder. Bref, le genre de film qui ne cherche pas forcément à faire fonctionner le trouillomètre mais plutôt l'ambiance et le mode actionner furibard. Et le pire dans tout ça, c'est que ca marche. Parce qu'on sent tellement l'amour d'un genre qui transpire derrière chaque scène, la volonté de s'amuser tout en donnant un maximum au spectateur sans pour autant avoir les moyens complets d'y arriver, que se dégage du film une odeur de sincérité fameuse qui fait passer les défauts et avaler la pilule de certains choix. Un bel effort qui mérite d’être souligné et applaudi.

par Christophe Chenallet

En savoir plus

La Horde est sélectionné au Festival de Gérardmer 2010.

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