Homme du train (L’)

Homme du train (L’)
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Homme du train (L’)
, 2002
De Patrice Leconte
Scénario : Claude Klotz
Avec : Johnny Hallyday, Jean Rochefort, Jean-François Stévenin
Durée : 1h30
Sortie : 02/10/2002
Note FilmDeCulte : **----

Un train entre en gare dans une petite ville de province. Un homme mystérieux en sort. Se rendant à la pharmacie afin d'y chercher de l'aspirine, il rencontre un vieux professeur à la retraite. Tout semble opposer les deux hommes, mais ils vont finalement sympathiser.

8 ans, 8 films. Depuis Les grands ducs, Patrice Leconte tourne à un rythme de stakhanoviste, avec plus (Ridicule, La veuve de Saint Pierre) ou moins (Félix et Lola) de bonheur. Sur la pente descendante depuis ce dernier film, Leconte continue de patauger dans les bas fonds en s'échinant à sortir son jouet de l'année, et signe avec L'homme du train un film assez anecdotique, certes moins creux que Rue des plaisirs mais assez toc dans sa volonté d'introduire des dialogues surécrits ("L'éternité, c'est toujours jusqu'au samedi") dans la bouche de ses acteurs.

L'un (Hallyday), un aventurier venu pour braquer une banque, envie l'autre, un retraité ronronnant (Rochefort), et vice versa. Malheureusement, le traitement de cette confrontation demeure assez superficiel, l'échange d'identité en question se limitant à l'échange blouson cuir / pantoufles de grand père, assorti d'un petit parfum de nostalgie bon marché. Encore une fois, l'empressement de Leconte à écrire et tourner se sent: L'homme du train, comme ses précédents films, survole une situation, des personnages, le tout aboutissant ainsi à un objet d'un intérêt tout relatif. Si l'on peut se délecter d'un Jean Rochefort rocheforisant avec joie (qui n'en reprendrait pas un peu?), Johnny Hallyday reste lui sur le quai de la gare, ne faisant quasiment rien d'un rôle à vrai dire peu propice au spectaculaire (cela dit, son inexpressivité ne confère aucunement un quelconque charisme à son personnage finalement très "hallydesque" d'aventurier bohème).

Enlaidi par une lumière particulièrement hideuse (un gros grain pour les scènes sombres, un violacé qui tire vers le bleu baveux pour le reste), L'homme du train n'est pas non plus sauvé par la joliesse visuelle, comme l'ont été certains des derniers Leconte. Son final, achevant de rapprocher les deux héros, évite de justesse le n'importe quoi d'une facilité absolue pour se diriger, comme sur des rails, vers un dénouement à l'onirisme bancal. Bien peu de choses donc.

par Nicolas Bardot

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Ce film a fait partie de la sélection officielle du dernier festival de Venise, dont il est reparti bredouille.

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