Holy Lola

Holy Lola
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Holy Lola
France, 2004
De Bertrand Tavernier
Scénario : Dominique Sampiero, Tiffany Tavernier
Avec : Isabelle Carré, Jacques Gamblin, Lara Guirao, Bruno Putzulu
Durée : 2h08
Sortie : 24/11/2004
Note FilmDeCulte : ***---

Pierre et Géraldine forment un couple sans histoire qui décide de partir au Cambodge pour adopter un enfant. Ils devront franchir de nombreuses étapes et prouver sans cesse leur désir de devenir parents.

AUX ENFANTS DE LA CHANCE

Réalisateur engagé, Bertrand Tavernier a toujours examiné les travers de la société contemporaine dans ses différents longs métrages. Après s’être attaqué aux problèmes de l’éducation nationale (Ça commence aujourd’hui), de la police de proximité (L.627) ou des mirages de la violence (L’Appât), il choisit cette fois-ci de s’intéresser au parcours du combattant que représente l’adoption dans un pays étranger, en l’occurrence le Cambodge. Dans Holy Lola, il suit sans jamais s’écarter du chemin les épreuves traversées par un couple ordinaire plongé dans un engrenage bureaucratique implacable. On retrouve les qualités habituelles du cinéaste: souci d’une approche documentaire, réalisme des situations et excellence des acteurs jusqu’aux moindres seconds rôles. Pourtant Holy Lola déçoit. Bertrand Tavernier adopte un ton trop didactique et son désir de reproduire la réalité à tout prix rend l’ensemble très étouffant. Entre passages obligés dans les différents orphelinats et discours inévitable sur la corruption d’un pays en reconstruction après le génocide, il n’octroie au spectateur aucune liberté, aucun temps mort, pour lui permettre de se forger une opinion par lui-même ou de se laisser porter par son émotion. Seule une courte excursion dans la campagne cambodgienne parvient à briser la routine des arguments assénés comme des vérités générales. Bien sûr, on ne doute pas un seul instant de la sincérité du metteur en scène. Mais, à l’image de ces inutiles retours dans l’Auvergne profonde ou de l’emploi caricatural d’un dictaphone, son approche professoral finit par distiller un profond ennui.

par Yannick Vély

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