Grâce à Dieu

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Alexandre vit à Lyon avec sa femme et ses enfants. Un jour, il découvre par hasard que le prêtre qui a abusé de lui aux scouts officie toujours auprès d’enfants. Il se lance alors dans un combat, très vite rejoint par François et Emmanuel, également victimes du prêtre, pour « libérer leur parole » sur ce qu’ils ont subi. Mais les répercussions et conséquences de ces aveux ne laisseront personne indemne.

AINSI SOIENT-ILS

N’y allons pas par quatre chemins, le Grand prix du jury du dernier festival de Berlin est de la trempe de ces films coup de poing qui nous nouent la gorge tout au long de leur histoire et qui nous amènent à réfléchir dès le début de leur générique. Cru et ne tournant pas autour du pot, Grâce à Dieu aborde son sujet de manière frontale, mais sans provocation ni manichéisme, et s’engage sur une pente glissante qu’il dompte avec une réelle force malgré toutes les embûches semées sur son parcours. Car s’inspirant d’un fait réel, celui de l’affaire Preynat, le dernier né du stakhanoviste Ozon (19 longs en 21 ans) avait de quoi faire frissonner dans les chaumières des fervents défenseurs de la confession catholique. Qu’ils se rassurent, le film est loin d’être le scandale annoncé et la charge anticléricale que certains redoutaient. A mi-chemin entre doc renseigné et fiction sensible, Grâce à Dieu ne revêt pas non plus la soutane du film-enquête mais propose plutôt trois portraits poignants et puissants sur le courage et la libération de la parole, trois esquisses d’hommes fragiles incarnées par un festival de comédiens impressionnants de justesse, trois parcours différents mais reliés par un même combat : celui de briser le silence. Précis dans son écriture, incarné dans sa mise en scène, fin dans sa manière de narrer l’histoire de ces hommes meurtris, Ozon signe une œuvre courageuse, bouleversante et à fleur de peau, un film humaniste qui évite tout sensationnalisme pour mieux se concentrer sur l’émotion brute. Fort, très fort ! A coups sûr, Grâce à Dieu se place déjà en grand favori des prochains César 2020.

par Christophe Chenallet

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