Gosford Park

Gosford Park
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Gosford Park
États-Unis, 2001
De Robert Altman
Scénario : Julian Fellowes
Avec : Michael Gambon, Derek Jacobi, Kelly McDonald, Helen Mirren, Kristin Scott Thomas, Maggie Smith, Emily Watson
Durée : 2h17
Sortie : 20/03/2002
Note FilmDeCulte : ****--

Novembre 1932. Un groupe hétéroclite d'invités (des plus nobles aux simples roturiers) se rend à Gosford Park pour une partie de chasse. Chacun obéit aux règles d'un jeu social, mais bientôt celles ci vont se fissurer...

Nouveau film de Robert Altman (fraichement récompensé par le golden globe du meilleur réalisateur), il émane du synopsis de Gosford Park un parfum de Règle du Jeu matiné d'Agatha Christie: confrontation de différentes classes sociales confinées dans une vaste demeure à la campagne, partie de chasse, meurtre et jeu du "who done it". Le film prend pourtant peu à peu quelques distances avec le chef d'oeuvre de Renoir: certes, Gosford Park s'attache à décrire les relations de castes qui animent le château, la caméra d'Altman s'insinuant parmi elles en représentant deux mondes distincts. D'une part, celui des privilégiés, personnages souvent pathétiques et fats (jubilatoire performance de Maggie Smith, candidate à l'Oscar), ceux pour qui l'étiquette est un élément essentiel. D'autre part, le monde des domestiques, comme une sorte de mini société avec ses règles établies singeant de manière stupide celles des maîtres. Grâce à une galerie de personnages riches et au regard acéré d'Altman, la peinture de ces deux milieux et de leur opposition sonne juste, mettant en évidence le pathétique ou l'absurde qui ressort de cette hiérarchie, ainsi que les drames qui peuvent y naitre. L'atmosphère est toutefois largement moins sombre que chez Renoir, le contexte historique différant de quelques années (la montée du nazisme dans La Règle du Jeu n'est pas encore franchement à l'ordre du jour dans Gosford Park), le film d'Altman donnant davantage dans la comédie.

Malheureusement, engoncé avec une certaine complaisance dans son classicisme, handicapé par des problèmes de rythmes certains (2h17, probablement trop long), le film se remet difficilement du crime perpétré au début de son dernier tiers. Celui ci, essentiel à l'intrigue, permet de faire tomber les masques et de révéler les vrais visages des "maîtres" ou des domestiques, mais signe également une sorte de climax, l'intérêt redescendant progressivement ensuite. Ce petit manque d'originalité, de vitalité, rend Gosford Park un peu trop lourd...dommage, la première heure étant un vrai bijou de comédie aux dialogues fusant et aiguisés.

par Nicolas Bardot

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