Goodbye Bafana

Goodbye Bafana
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Goodbye Bafana
Allemagne, 2007
De Bille August
Scénario : Bille August, Greg Latter
Avec : Joseph Fiennes, Dennis Haysbert, Diane Kruger, Lesley Mongezi, Faith Ndukwana, Terry Pheto
Durée : 1h57
Sortie : 11/04/2007
Note FilmDeCulte : ***---

James Gregory est un Afrikaner typique, convaincu de la supériorité de la race blanche sur les "cafards" noirs. Une opinion qui va être remise en question quand il va se voir assigné à la surveillance de Nelson Mandela. En effet, au contact de celui-ci, il va peu à peu découvrir la vraie teneur de sa lutte et la véritable couleur de l’apartheid.

OPEN YOUR EYES

Bille August, double Palme d’Or à Cannes en 1987 et 1992, s’est inspiré des mémoires de James Gregory, ancien gardien de Nelson Mandela, pour tourner son film. Il ne s’agit donc pas de l’histoire du grand homme, qui se trouve reléguée à l’arrière plan. Bille August a voulu faire un film de plus pour dénoncer l’apartheid et à travers l’histoire de Gregory c’est aussi la propagande et autres idées reçues sur les gens de couleur que dénonce le réalisateur. Il montre la place qu’a la parole de Dieu dans les faits et aussi le rôle de la censure, qui a été un grand frein pour les citoyens blancs alors suceptibles de s’intéresser à la vérité. Cette vérité qu’il fallait vraiment avoir sous les yeux, sans artifice quelconque, pour la comprendre enfin. Tel fut le cas pour James Gregory, qui a eu l’occasion pendant de longues années de côtoyer Nelson Mandela et de réaliser qu’en fait de dangereux terroriste, il était tout simplement un homme avec des idées à défendre. Un autre film sur l’apartheid était-il nécessaire? Un film du point de vue d’un gardien blanc qui n’a rien d’un héros et n’est pas actif dans la lutte? Un film pour qui l’apartheid se résume à des scènes brutales, le plus souvent maladroites, comme un besoin d’expliquer les horreurs commises?

La réponse est non. D’autant plus que le film s’étale sur trois décennies, de la première rencontre des deux hommes en 1968 à la libération de Mandela en 1990, et que le réalisateur fait une ellipse sur les six premiers mois entre Gregory et Mandela tant et si bien que quand le spectateur les retrouve, le gardien a déjà évolué dans le camp de Mandela sans que le moindre changement n’ait été montré à l’écran. Quand il se sent coupable et croit que les informations qu’il révèle à ses supérieurs mènent à la mort du fils aîné de son prisonnier, cela rapproche les deux hommes. Gregory, Afrikaner pure souche, découvre la compassion d’un bon père de famille et décide donc de comprendre Mandela. C’est sur cette base que les deux hommes vont se rapprocher. Le film de Bille August aurait gagné à développer les entrevues entre Gregory et Mandela afin de donner plus de substance aux changements qui s’opérent dans la tête du gardien. Au lieu de cela, le réalisateur accorde une grande place à la vie de famille et à l’extrême superficialité de Madame Gregory (Diane Kruger). Peu de place pour l’émotion et autres éléments narratifs déterminants, le film laisse sur sa faim. Joseph Fiennes compose un gardien sympathique, mais a peu de marge pour donner de la crédibilité à son personnage, alors que Dennis Haysbert tire non sans mal son épingle du jeu dans ce film bien trop sage pour décoller vraiment.

par Carine Filloux

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