Gojoe

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Gojoe
Japon, 2000
De Gakuryu Ishii
Scénario : Gakuryu Ishii, Goro Nakajima
Avec : Tadanobu Asano, Masakatsu Funaki, Ittoku Kishibe, Jun Kunimura, Masatoshi Nagase, Daisuke Ryu
Durée : 1h37
Sortie : 01/01/2000
Note FilmDeCulte : ****--

Japon, XIIème siècle. Le clan des Heike règne sur la ville de Kyoto. La seule atteinte à cette hégémonie a lieu sur le pont Gojoe où, chaque nuit, des combattants Heike sont massacrés par dizaines par un terrible démon. Un moine, Benkei, ancien guerrier très puissant, se rend à Kyoto pour l'affronter. Il a eu une vision lui ordonnant de le détruire...

Gojoe marque le retour du film de sabre, très en vogue dans les années 1970 au Japon, mis ici à la sauce personnelle d'un cinéaste prolifique qui aime varier les genres. Sa spécificité est due à la dimension spirituelle du film, loin d'être négligeable. La limite entre le bien et le mal est ténue, à l'image de Benkei, moine empli de fureur. Ce questionnement mystique, où la superstition prend le pas sur la religion, devait motiver au départ Sogo Ishii. Dans sa version originelle, le film dure une demi-heure supplémentaire. Mais pour son exploitation internationale, et pour nos petits esprits étriqués d'occidentaux, le remontage proposé oriente d'avantage le film vers l'action pure, en ayant coupé bon nombre de scènes contemplatives. C'est au milieu des éléments impassibles que se déchaînent les combattants. La nature est un ennemi craint, qui dépasse les protagonistes. Cette thématique écologique était déjà là dans le splendide August in the Water, du même auteur, et est bien représentative du cinéma japonais actuel.

Du point de vue de l'action, si la violence des affrontements est bien rendue, Gojoe ne bluffe pas. Ishii joue la carte de la sobriété, cadrant d'abord sur les personnages principaux, insistant sur le côté mécanique des combats, ce qui les rend un peu fouillis. Il faudra se contenter des geysers de sang, des bruits de chairs coupées et des gargouillis pour se rendre compte de l'ampleur du massacre. Ce n'est déjà pas si mal. On est toutefois loin d'un réalisme gore digne de la série des Baby Cart, par exemple, ou de l'époustouflant Versus.

par Yannick Vély

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