Le Gentil voisin

Le Gentil voisin
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Gentil voisin (Le)
Unter Nachbarn
Allemagne, 2011
De Stephan Rick
Scénario : Silja Clemens, Stephan Rick
Avec : Maxim Mehmet
Durée : 1h36
Note FilmDeCulte : ***---
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Venu de Berlin, David, journaliste, s’installe dans une petite ville. Le jeune homme se lie d’amitié avec son voisin, le plus costaud Robert, bien que les deux hommes n’aient que leur solitude en commun. Cette bonne entente, faite d’excellents dîners et de parties de pêche à la ligne, est soudain compromise par un accident affreux. Il est causé par David, mais couvert par les mensonges du dévoué Robert auprès de la police. Celui-ci espère, d’abord tacitement, puis de plus en plus ouvertement, que ce pacte va le lier à jamais à son voisin. De son côté, David, qui ne parvient pas à se départir d’un sentiment de culpabilité, commence à fréquenter d’autres personnes à qui il pourrait tout révéler. Blessé et inquiet, Robert devient de plus en plus autoritaire…

LA FÊTE DES VOISINS

Derrière la récente génération de cinéastes allemands circulant en festivals ces dernières années se cache un autre cinéma d’outre-Rhin. Plus simple et paradoxalement moins exporté, loin des expérimentations ascétiques de l’école de Berlin mais probablement plus proche du public, un cinéma du milieu en quelque sorte. Le Gentil voisin fait partie de cette catégorie. Un premier long-métrage simple, facile d’accès, où l’authenticité prévaudrait sur l’originalité-avant-tout. Cette fidélité aux recettes classiques en est d’ailleurs à la fois le moteur et la limite. Lisez le pitch ci-dessus, essayez d’imaginer le déroulé du reste du film…et vous êtes très probablement tombé juste, car jamais le scénario ne vient dévier d’un iota de ce qui attendu, convenu, et jamais les personnages ne font quoi que ce soit de stupéfiant. Ça ne rend le film ni raté ni honteux, mais ça ne le rend pas non plus très excitant ou mémorable, car pour une œuvre qui joue sur le double registre du drame et du thriller (avec un T minuscule), Le Gentil voisin manque singulièrement de noirceur, et reste dans un registre un peu trop bienveillant pour emporter entièrement la mise. L’ambigüité morale de la situation n’est jamais saisie à pleines mains, et les quelques coups échangés semblent y faire moins mal qu’ailleurs. On n’exige pas des déchainements de violence à la Coréenne (l’intention n’est ici pas du tout la même, comparons ce qui est comparable), mais cet affrontement psychologique reste tellement propre qu’il finit par ressembler, dans ces moments les moins convaincants, à un gentil téléfilm.

par Gregory Coutaut

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