Gamines

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Gamines
France, 2009
De Eléonore Faucher
Scénario : Eléonore Faucher d'après d'après l'oeuvre de Sylvie Testud
Avec : Marc Barbé, Amira Casar, Jean-Pierre Martins, Elise Otzenberger, Sylvie Testud
Photo : Pierre Cottereau
Durée : 1h47
Sortie : 16/12/2009
Note FilmDeCulte : ****--
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J'aime pas qu'on me plaigne. Je préfère rigoler. Devant les mines compatissantes, je réponds depuis trente ans : "Je n'ai pas de père, mais je m'en fiche, c'est comme ça. J'ai une photo." J'ai aussi deux soeurs, et une mère italienne... mais attention... interdit de parler de "lui" devant "elle"... Ça déclencherait une éruption volcanique. Car le volcan, il paraît, n'est pas encore éteint. Je crois que c'est un peu à cause de ma figure. La même que lui. Quand ils me voient rigoler, dans la famille, ils disent : "C'est son portrait craché." Et ma mère est à la fois triste et fière. Elle est fière parce que je suis blonde comme lui, alors qu'ils sont tous bruns. Mais moi je préférerais être comme eux. C'est pour ça, que je fais des conneries comme les mecs, pour leur ressembler, pour être plus italienne qu'eux. Des conneries d'artiste, comme dit mon parrain. Je suis sa préférée. Et lui aussi, c'est mon préféré.

La Dolce Vita

Adaptation cinématographique du roman quelque peu autobiographique de Sylvie Testud, Gamines d'Eleonore Faucher est un faux-petit film charmant et joyeux, qui cache bien sa noirceur derrière le sourire des trois petites filles et une musique enlevée. Le charme fragile du film tient en la simplicité de la reconstitution et à la douceur du regard que porte la réalisatrice sur cette famille monoparentale qui souffre de l'absence de la figure paternelle mais joue toujours à faire semblant. Le père fantasmé que traque Sibylle dans les bras des autres hommes est aussi figé et idéalisé que sur la photo récupérée. Le film est à l'image de ce rendez-vous de comptoir, sans cesse retardé, entre les petites filles devenues femmes et l'homme qui n'a jamais oublié leur mère, sans vraiment se soucier de sa charmante progéniture. Il dit des choses violentes avec une grande douceur, pointe la complexité des rapports humains et familiaux sans sombrer dans l'hystérie.

par Yannick Vély

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