Funny Games U.S.

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Funny Games U.S.
États-Unis, 2008
De Michael Haneke
Scénario : Michael Haneke
Avec : Brady Corbet, Michael Pitt, Tim Roth, Naomi Watts
Photo : Darius Khondji
Durée : 1h51
Sortie : 23/04/2008
Note FilmDeCulte : **----
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Ann, George et leur fils Georgie sont en route vers leur résidence secondaire pour y passer l’été. Leurs voisins, Fred et Eva, sont déjà arrivés et ils décident de se retrouver tous le lendemain matin pour une partie de golf. Tandis que son mari et son fils s’affairent sur leur voilier récemment remis en état, Ann commence à préparer le dîner. Tout à coup, elle se trouve face à face avec un jeune homme extrêmement poli, Peter, un des invités de ses voisins, venu, à la demande d’Eva, lui emprunter quelques oeufs. Ann s’apprête à les lui donner quand soudain, elle hésite. Comment Peter est-il entré dans leur propriété ? Les choses prennent vite un tour étrange et débouchent sur une explosion de violence.

« Lorsque dans les années 1990, j'ai commencé à songer au premier Funny Games, explique Michael Haneke, je visais principalement le public américain. Et je réagissais à un certain cinéma américain, à sa violence, à sa naïveté, à la façon dont il joue avec les êtres humains. Dans beaucoup de films américains, la violence est devenue un produit de consommation. Cependant, parce que c'était un film en langue étrangère et que les acteurs étaient inconnus des Américains, le film original n'a pas atteint son public ». Le désir qui a conduit à la réalisation de ce remake est donc on ne peut plus clair, et il faut reconnaître à Michael Haneke l’honnêteté de ne pas s’en cacher : sans être forcément bassement mercantile, le projet a pour but de trouver un large public. A partir de là, quel intérêt, pour celui qui a vu (et aimé) l’original, peut-on trouver dans ce remake, copie conforme, au plus près, du Funny Games autrichien ? Quasiment aucun, si ce n’est la façon dont Haneke adapte, ou plutôt transpose, son film dans l’univers moins froid, plus « soap » de l’Amérique. Aux teintes glaciales succèdent donc des tons plus chauds, et des personnages sans doute plus charismatiques. Pas sûr qu’on y gagne réellement au change. Quid de ceux qui ne connaissent pas l’original ? Ceux-là trouveront sans doute la même force (quoiqu’un rien atténuée), la même intelligence, la même absence de concession, et la même façon de prendre au piège le spectateur : celui-ci, venu sans doute dans le but d’assister à un « shock horror » dans lequel Naomi Watts se fait violenter, se voit entraîner dans une mécanique infernale sans échappatoire possible, autre que la simple sortie de la salle. C’est fort, et c’est en même temps tellement peu, tant cette mécanique a déjà été utilisée à maintes reprises par le cinéaste dans ses précédents films. Espérons simplement qu’il s’agit d’une parenthèse dans une filmographie passionnante.

par Anthony Sitruk

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