Four Stations

Four Stations
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Four Stations
Thaïlande, 2012
De Boonsong Nakphoo
Scénario : Boonsong Nakphoo
Durée : 1h43
Note FilmDeCulte : ***---
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Des personnes en bas de l’échelle sociale vivent le long de la voie ferrée dans quatre régions différentes de la Thaïlande et se battent pour survivre. Au Nord, Tu Pu, un vieux moine, essaye tant bien que mal d’enseigner la sagesse et la maîtrise de soi aux jeunes novices. Au Centre, Too, un travailleur venu de Birmanie doit quitter son travail dans une ferme afin de retrouver sa femme et empêcher son retour prématuré dans leur pays d’origine. Au Nord-Est, Boonkong, un orphelin, fait de son mieux pour gagner la confiance de sa tante et de son mari. Au Sud, Chuan et Klaew qui vivaient en bon voisinage depuis des années ne peuvent plus se supporter...

On retrouve dans Four Stations bien des éléments typiques du cinéma thaïlandais contemporain : une nature omniprésente, une spiritualité quotidienne en toile de fond, une certaine perméabilité entre l’homme et son habitat, une élégante torpeur dans l’égrènement du temps... et une ambition narrative discrète mais persistante. Sans jouer la carte des légendes fantomatiques ou du conceptuel citadin (les deux mamelles du nouveau film thaïlandais ?), Four Stations trouve son ambition propre dans sa manière discrète de jongler avec quatre histoires distinctes sans qu’on ait jamais l’impression de voir autre chose qu’un seul et même récit. Cela confère au film une homogénéité et une fluidité narrative des plus plaisantes, une manière de créer un rythme bien à soi. Ce rythme confine d’ailleurs parfois presque à l’abstraction, non pas par sa lenteur mais plutôt par sa manière discrète de gommer les frontières entre les histoires ou les personnages.

La modestie du film est à la fois sa meilleure qualité mais aussi peut-être sa limite. Si sa manière de brasser les choses du quotidien lui donne effectivement une nonchalance faussement naïve, Four Stations souffre de passer, sur ce terrain-là, après un récent lauréat du Festival de Deauville : Eternity de Sivaroj Kongsakul (Grand Prix très mérité en 2011). Les deux films sont en effet fort similaires mais ce dernier proposait un résultat plus abouti, au rythme un peu mieux géré et à la mise en scène plus assise. Four Stations ne possède pas la même maitrise, et s’embourbe parfois dans sa propre lenteur, mais on reste très curieux du futur de la carrière de ce réalisateur, nouveau nom de cette décidément passionnante nouvelle génération thaïlandaise.

par Gregory Coutaut

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