Five Obstructions

Five Obstructions
Envoyer à un ami Imprimer la page Accéder au forum Notez ce film

The Perfect Human (1967) est l’un des films préférés de Lars von Trier. Le réalisateur danois décide de défier son collègue installé aujourd’hui à Haïti. Ce dernier devra mettre en scène cinq courts métrages sur le même thème, mais en respectant les conditions de l’auteur de Breaking the Waves

SADO-MASO

Lars von Trier a toujours aimé jouer avec les concepts du septième art, s’imposer des défis techniques impossibles à réaliser ou, au contraire, se fixer des limites volontairement extrêmes pour retrouver la virginité des débuts du cinéma (le fameux Dogme). Avec le projet Five Obstructions, il se place dans l’intenable position du bourreau examinateur de conscience. Doté d’une verve inimitable, il s’acharne sur le pauvre Jorgen Leth, victime consentante certes, mais visiblement à bout de nerf. Il le contraint à mettre en scène cinq remakes d’un court métrage expérimental des années 60, The Perfect Human, en suivant les directives les plus insensées. Le gourou danois n’a aucune pitié pour son ami et prend un malin plaisir à appuyer systématiquement là où ça fait mal. Si Jorgen Leth se tire avec habilité des restrictions techniques (douze images par seconde pour ne citer qu’un exemple), il éprouve plus de difficultés devant la page blanche. Mais l’intérêt de Five Obstructions ne repose pas sur les essais en eux-mêmes, d’ailleurs la plupart du temps escamotés, mais bien sur les discours dialectiques entre les deux hommes. Autour d’un verre de vodka et d’une boîte de caviar, ils confrontent leurs points de vue, exposent leurs théories, refont l’histoire du cinéma. Œuvre mineure dans la filmographie imposante de l’auteur de Dogville, le stimulant Five Obstructions permet de mieux appréhender l’ironie glaçante et géniale de Lars von Trier, toujours aussi habile à décortiquer les failles humaines.

par Yannick Vély

En savoir plus

Quelques liens :

Partenaires