La Fille du RER

La Fille du RER
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Fille du RER (La)
France, 2008
De André Téchiné
Scénario : André Téchiné
Avec : Michel Blanc, Catherine Deneuve, Emilie Dequenne
Sortie : 18/03/2009
Note FilmDeCulte : ***---
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Jeanne vit dans un pavillon de banlieue avec sa mère Louise. Les deux femmes s'entendent bien. Louise gagne sa vie en gardant des enfants. Jeanne, sans trop de conviction, cherche un emploi. Un jour, en lisant une annonce sur le net, Louise croit que le destin frappe à sa porte. Elle nourrit l'espoir de faire engager sa fille chez Samuel Bleistein, un avocat de renom qu'elle a connu dans sa jeunesse. L'univers de Jeanne et celui de Bleistein sont à des années lumières de distance... Pourtant, ils vont se rencontrer à cause d'un mensonge inouï que Jeanne va échafauder.

ET LES KEUFS ET LES MEUFS DANS LE RER

Du "fait divers le plus médiatisé et le plus politisé de ces dix dernières années", André Techiné accouche d'une petite souris qui, reléguant maladroitement au second plan son sujet principal, tente de brasser des tas d'idées sur l'identité, les médias, l'amour, la fuite, l'antisémitisme, etc. Bien qu'assez proche, aussi bien formellement que thématiquement, d'un des films les plus méconnus du cinéaste (le magnifique Loin), cette Fille du RER n'en retrouve que bien rarement la grâce. Ne parvenant jamais à lier ses idées et ses scènes, Téchiné sauve son film de la noyade principalement grâce à une très belle photographie et à ce montage qui ne s'embarrasse jamais du moindre gras. Mais portée par des acteurs pour la plupart excellents, chaque scène se révèle assez juste... si prise indépendamment du reste. Avec ce film, André Téchiné interrompt ainsi cette parenthèse enchantée du cinéma français, une œuvre qui jusqu'à présent n'avait souffert d'aucune fausse note à l'exception du mal aimé Alice et Martin. Il reste néanmoins cette faculté à pousser les acteurs dans des retranchements inhabituels : Emilie Dequenne n'a jamais été aussi touchante (ni aussi belle), Catherine Deneuve n'a jamais été aussi juste (sauf justement dans les autres films tournés avec le cinéaste : Ma saison préférée, Les Voleurs...), Michel Blanc parvient adroitement à faire la synthèse entre son passé de comique et son activité plus récente d'acteur dramatique... Les miettes sont belles. Mais il n'est pas certain que cette nouvelle direction prise par le cinéaste avec Les Témoins, dans laquelle l'Histoire avec un "H" s'imbrique toujours un peu plus dans la destinée des personnages, soit sa plus passionnante. Ces allers et retours entre Histoire et histoire étaient justement traités avec bien plus de finesse dans ce qui reste probablement aujourd'hui son chef d'œuvre : l'émouvant Les Roseaux sauvages.

par Anthony Sitruk

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