La Femme de compagnie

La Femme de compagnie
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Femme de compagnie (La)
She's Lost Control
États-Unis, 2014
De Anja Marquardt
Avec : Anja Schneider
Durée : 1h30
Sortie : 22/07/2015
Note FilmDeCulte : ***---
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Dans le cadre sa formation en psychologie, Ronah travaille comme assistante sexuelle. Elle aide des hommes à la timidité maladive et aux divers complexes à se familiariser avec une présence féminine, et leur apprend l'intimité sans forcément coucher avec eux.

CONTROL FREAK

La Femme de compagnie n'est pas un film indépendant américain typique. Si famille cinématographique il y a, elle serait plutôt à chercher du côté de l'Europe du nord (quelque part entre Berlin et la Scandinavie). Dans cette manière captivante de dépeindre un personnage toujours en périphérie, comme absente à sa propre vie, et de filmer la terne banalité de la vie urbaine. Les plans de bâtiments sont presque aussi nombreux que ceux sur les personnages, mais voilà les buildings de New York débarrassés de tout glamour et sentimentalisme. Ici tout est froid et rigoureux. Presque tout. A commencer par le quotidien solitaire de Ronah, célibataire cérébrale qui évite les contacts familiaux et de voisinage. Pourtant Ronah travaille pour aider les autres. Étudiante en psychologie, elle est payée pour aider des hommes à surmonter leur handicap affectif et les familiarise, le temps d'une séance, avec une intimité de couple. sans forcément qu'il soit question de sexe, voilà déjà un sacré cliché d'évité.

Ces séances de travail sont les meilleures scènes de La Femme de compagnie. L'empathie sincère et le souci d'exactitude dont fait preuve Ronah sont bien sûr mis en exergue par la froideur de toutes les autres scène. Mais ces instants marquent le plus par leur manière de prendre au sérieux des personnages jamais filmés: des hommes adultes, la plupart équilibrés, des gaillards pour certains, souffrant d'une timidité maladive, des complexes physiques ou relationnels que les clichés les plus crasses voudraient nous faire tenir pour strictement féminins. Mais cette qualité devient disproportionnée, elle déséquilibre l'ensemble en rendant ces personnages secondaires plus nuancés, plus vivants et finalement plus intéressants que son héroïne à l'inflexibilité frustrante. Difficile de compatir aux déboires de Ronah alors que celle-ci donne finalement l'impression d'être une control freak un peu trop sèche. Bien sûr cela est aussi le propos du film: les gens les plus stables ne sont pas forcément ceux que l'on croit, mais tout comme son personnage principal, La Femme de compagnie est un film qui gagnerait à perdre un petit peu plus le contrôle. Le tout reste encore un peu trop dans la maitrise pour offrir ce qui permettrait d´achever un ensemble pourtant plein de promesse: l'émotion.

par Gregory Coutaut

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