Fantômes

Fantômes
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Fantômes
Gespenter
Allemagne, 2004
De Christian Petzold
Scénario : Harun Farocki, Christian Petzold
Avec : Marianne Basler, Julia Hammer, Aurélien Recoing, Sabine Timoteo
Durée : 1h25
Sortie : 01/01/2004
Note FilmDeCulte : **----

Un homme fait le trajet Paris-Berlin. Il est à la recherche de sa femme. Il va la trouver dans un hôpital psychiatrique de Spandau, quartier nord-ouest de Berlin. Il la ramènera à Paris. La femme va tous les ans à Berlin. Elle recherche désespérément sa fille, enlevée en 1989 à l’âge de trois ans. Elle rencontre alors une jeune vagabonde, Nina, et pense que c’est sa fille.

CHERCHE ENFANT DÉSESPÉRÉMENT

Marronnier cinématographique du moment (Alice, Broken Flowers, L’Enfant…), la quête paternelle ne pouvait décemment pas donner que de bons fruits. En témoignent les Fantômes de Christian Petzold, sous-Keane du jour. L’histoire, de fait, nous est déjà, sans mauvais jeu de mot, familière: parents éplorés cherchent enfant désespérément, arpentent la ville, abordent des inconnues, s’accrochent à leur espoir fou, quitte à paraître eux-mêmes plus fous encore… Et d’abord, puisque le titre vend la mèche, cet espoir est-il au moins fondé? Avouer qu’on se fiche un peu de cette chasse au môme, menée lymphatiquement (merci à Aurélien Recoing, regard vide et timbre mou, jusqu’à l’agacement), toutes épaisses liasses dehors, d’une insistance atone et froide, c’est souligner le grand drame de Fantômes. Et la manière dont il gâche sa chance, son petit îlot qualitatif préservé, à savoir l’existence dans sa trame principale d’une belle intrigue par trop secondaire. Celle d’une ado à la dérive, solidement interprétée par la jeune Julia Hammer, remarquable de naturel ingrat, contrainte à confronter sa fragile propension à la générosité aux débordements grossiers d’adultes égoïstes. Matière à un film logeait donc bel et bien ici, et pas dans l’encombrant et sempiternel panneau du saphisme adolescent – déçu bien sûr, forcément déçu, allez savoir pourquoi – ni dans les pirouettes narratives d’une fable de l’incommunicabilité paternelle vue et revue.

par Guillaume Massart

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