L'Etrange pouvoir de Norman

L'Etrange pouvoir de Norman
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Etrange pouvoir de Norman (L')
ParaNorman
États-Unis, 2011
De Chris Butler, Sam Fell
Scénario : Chris Butler
Avec : Casey Affleck, John Goodman, Anna Kendrick, Kodi Smit-McPhee
Photo : Tristan Oliver
Musique : Jon Brion
Durée : 1h27
Sortie : 22/08/2012
Note FilmDeCulte : ****--
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Norman est un petit garçon qui a la capacité de parler aux morts. Celui-ci va devoir sauver sa ville d'une invasion de zombies...

I'VE GOT THE POWER

L'Étrange pouvoir de Norman (traduction opportuniste de ParaNorman qui désigne le film comme un sous-L'Etrange Noël de M. Jack) est le second long métrage produit par le studio Laïka après le splendide Coraline. A l'heure de la disneyisation par le bas de Pixar qui va de suites mercantiles (Cars 2) en récits très classiques (Rebelle), Laïka se signale t-il comme un adversaire de poids ? N'allons pas trop vite en besogne. Car en raison de problèmes d'écriture, L'Étrange pouvoir de Norman n'égale pas vraiment la réussite du petit chef d'œuvre signé Henry Selick. Dernier tiers du récit en manque d'inspiration, problèmes de rythme, L'Étrange pouvoir de Norman est inégal mais réserve pourtant un spectacle éclatant. Sorte de Scooby-Doo en stop-motion marchant sur une inversion toute burtonienne (le pouvoir de l'imaginaire morbide, les morts littéralement vivants et les vivants-morts), Norman est un hommage attachant au cinéma horrifique, parsemé de clins d'œil (un masque de hockey ne peut pas être qu'un masque de hockey) ou de mouvements de caméra caractéristiques (les vraies bonnes scènes de surprise, en horreur, ne peuvent se faire qu'en travelling compensé).

L'une des réussites de Norman est son traitement au premier degré. Pas d'ironie djeuns et putassière ici, mais une histoire traitée avec foi, et le public avec respect. Les enfants, première cible, y sont traités comme des petits adultes, et si le film n'est pas aussi dérangeant que peuvent l'être certaines séquences de Coraline, il n'édulcore rien. Dans Norman, les fillettes mortes brûlent de colère, les cadavres lèchent les gamins, on peut y être gay ou être une ado obsédée par son voisin à poil. Un traitement pensé qui se retrouve également dans le design des personnages. Gueules bizarres, traits fatigués, les poupées de Norman ne sont pas là pour séduire mais s'intègrent naturellement dans cet univers étrange et tordu. Si Laïka existe, c'est pour proposer autre chose. Surtout: le film est une pure perle visuelle, d'un éblouissement purement poétique, jusqu'au magnifique générique de fin. Dommage que le manque d'ambition scénaristique ne bride un peu les autres qualités d'un long métrage pas tout à fait comme les autres. Car ici, si la famille se réconcilie, c'est devant une pelloche bis où des zombies dévorent les cerveaux dans une délicieuse gerbe de sang.

par Nicolas Bardot

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