Equipier (L')

Equipier (L')
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Camille se rend à Ouessant pour y organiser la vente de la maison de son enfance. La nuit qu’elle va y passer va réveiller des vieux secrets de famille, égarés depuis 1963 dans le sillage du phare de La Jument…

PAS LA MER A BOIRE

Sympathique faiseur populaire (Tombés du ciel, Tenue correcte exigée, Mademoiselle), Philippe Lioret est – avec quelques autres, tels Rappeneau, à qui Lioret emprunte d’ailleurs la révélation masculine de Bon Voyage, Gregori Dérangère – une lumière de sincérité dans le paysage du cinéma français. Constant, modeste, il enfile sur le cordon lâche de sa carrière (un film tous les trois ou quatre ans, à petites foulées), de discrètes perles sobres, finement ornementées, d’une honnêteté jamais démentie. Son nouveau bébé, peaufiné et soutenu à bout de bras depuis plusieurs années (on en trouvait déjà trace dans les dialogues de Mademoiselle), vient confirmer ce dont on se doutait déjà: L’Equipier est un film réussi, mais un film calibré. Epopée romanesque, généreuse, richement illustrée de beaux paysages bretons et de Bretons beaux comme des paysages (Torreton torretonitruant, Bonnaire troublante, Dequenne minaudant…), ultra-sécurisée par une musique dispatchant ses émotions avec la précision d’une pendule suisse, l’insulaire histoire humaine qui se joue là ne parvient à vraiment nous toucher que de manière discontinue, sans cesse menacée qu’elle est par ses limites par trop timorées. Constamment partagé entre un champ grandiose de mer déchaînée et son contre-champ toc de studio, L’Equipier évoque par intermittences, à son corps défendant, les dramatiques estivales de service public. Téléfilm de luxe, mais téléfilm cependant, le métrage peine ainsi à véritablement prendre l’ampleur espérée et se contente, avec une application, un soin, qui lui font honneur, d’être une fastueuse vitrine à acteurs. Plaisante, mais un peu courte.

par Guillaume Massart

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