Festival Franco-Coréen du film: End of Animal

Festival Franco-Coréen du film: End of Animal
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End of Animal
Jimseungwei Ggeut
Corée du Sud, 2011
De Sung-Hee Jo
Scénario : Sung-Hee Jo
Avec : Min-Ji Lee
Photo : Moon-Soo Baek
Durée : 1h54
Note FilmDeCulte : ****--
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Sun-yeong, une jeune femme enceinte, rend visite à sa mère en taxi. Un homme étrange partage le taxi avec elle. Il prétend tout connaitre de la vie du chauffeur, et ne cesse d’égrener un étrange compte à rebours. Quand il arrive à zéro, le taxi s’arrête et ils perdent connaissance. A son réveil, Sun-yeong réalise qu’il n’y a plus d’électricité, et qu’elle va devoir se débrouiller toute seule.

ANIMAL KINGDOM

Quoi de neuf en Corée aujourd'hui? Autour d'auteurs plus ou moins établis, en tout cas identifiés en France, Jo Sung-Hee, qui réalise ici son premier long métrage, se signale comme un nom à suivre. End of Animal est un petit ovni, un film post-apocalyptique dans une veine tout à fait minimaliste, et qui s'illustre par sa singularité. Si le genre s’accommode volontiers d’une économie réduite (le film n’a certainement pas été tourné avec la fortune d’oncle Picsou), il y a surtout une cohérence avec les choix narratifs opérés. Comme son héroïne, Sun-Yeong, qui tourne en rond dans ce décor nu, End of Animal fait longtemps du surplace, croit bouger mais se retrouvera le cul par terre, à penser à sa liste de courses. Une errance proprement infernale, un étang de feu dans lequel se débattent les personnages, dont un démon omniscient qui tourmente Sun-Yeong. Jo Sung-Hee laisse de toute façon assez de place à la métaphore pour interpréter le film de mille façons.

Son deus ex machina, le réalisateur l'installe dès le premier quart d'heure, avec l'apparition d'un mystérieux personnage qui s'incruste dans le même taxi que Sun-Yeong enceinte jusqu'aux dents. Puis un compte à rebours, un flash, et c'est la Corée entière qui semble plongée dans le chaos. Un chaos sourd dont les longs silences fascinent, silences déchirés par les hurlements de bêtes hors champ. Voilà la principale réussite et surtout la principale promesse du long métrage, cette façon de maintenir une étrange tension, une inquiétude dans l’atmosphère, d’installer le drame avec très peu d’armes, End of Animal se permettant même d’aller flirter avec le merveilleux quand on devine la présence d’une créature magique dans un coin du cadre. L’épure va bien à Jo Sung-Hee, plus que sa volonté de greffer du flash-back, un semblant de sens et d’explications ici ou là (principalement dans le dernier quart, et dont globalement on se moque), comme si l’on avait peur de laisser le spectateur totalement en plan. Si End of Animal peine à dépasser son concept, sa force est aussi dans son enfermement, son entêtement au fil d'une fable picaresque sans destination. Le résultat est fragile mais Jo Sung-Hee a indéniablement de la ressource.

par Nicolas Bardot

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End of Animal est présenté dans le cadre du Festival Franco-Coréen du Film.

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