Effet papillon (L’)

Effet papillon (L’)
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Effet papillon (L’)
The Butterfly Effect
États-Unis, 2004
De Eric Bress, J. Mackye Gruber
Scénario : Eric Bress, J. Mackye Gruber
Avec : Elden Hanson, Ashton Kutcher, William Lee Scott, Amy Smart, Ethan Suplee, Melora Walters
Durée : 1h53
Sortie : 10/03/2004
Note FilmDeCulte : ****--

Sujet à des trous de mémoire fréquents depuis son enfance, Evan Treborn découvre à l'âge adulte qu'il peut accéder à ses souvenirs d'antan et les modifier. Il va alors tenter de régler certains problèmes du passé et d'aider ceux qu'il aime, mais la tâche est loin d'être aisée.

M. BUTTERFLY

A l'instar de Destination finale ou Fréquence interdite, avec lequel il partage bien des points communs, L'Effet papillon est un petit film de genre (budget de 13 millions de dollars) au pitch audacieux, produit par New Line. Une nouvelle réussite pourrait-on dire, l'objectif d'offrir une série B intéressante étant atteint malgré quelques défauts. Les deux jeunes scénaristes-réalisateurs (ayant déjà officié sur le sympathique Destination finale 2) savent exploiter le potentiel de leur postulat de départ, autrement dit les conséquences sur le présent de modifications dans le passé. Une idée chère à la science-fiction, auparavant suggérée dans la nouvelle Un son de tonnerre de Ray Bradbury, ou aperçue l'espace d'un 1985 alternatif dans Retour vers le futur 2. A partir de ce concept, les auteurs décrivent le chemin de croix d'un protagoniste condamné dès la naissance, transformant certains instants initialement anodins et d'autres moments-clés de l'enfance en séquences matricielles d'une ligne temporelle constamment revisitée, manipulée, mais destinée à décevoir. Les metteurs en scène adoptent une ambiance sombre transpirant la fatalité et n'hésitent pas à aborder avec violence, autant formelle que thématique, les différents évènements qui constituent chaque étape du récit.

BIENVENUE DANS LE CHAOS

Malheureusement, après une première heure irréprochable, L'Effet papillon commence à battre de l'aile. Gruber et Bress osent un premier degré constant, invitant à un saut de foi obligatoire par moments, afin de ne pas friser le ridicule de par son concept jusqu'au-boutiste. Hélas, lors d'un énième retournement, son utilisation tend à tenir du gimmick à la Quatrième dimension et frôle l'humour involontaire. On craint même un instant voir là la fin du film, sous forme de chute digne des Contes de la Crypte (façon Maléfique), à la limite du cartoon, fermeture en iris et effet sonore de rigueur. Sans pour autant se vautrer aussi vulgairement dans un second degré malvenu, le dénouement jure un tant soit peu avec la noirceur qui traverse le reste du métrage. On ne s'étonnera donc pas d'entendre les réalisateurs annoncer une conclusion différente, moins joyeuse et plus controversée, pour le "director's cut" qui figurera sur le DVD. Une fin alternative qu'on regrettera cependant de ne pas pouvoir apprécier en salle et qui aurait cadré avec le caractère ambitieux de l'œuvre. A l'instar de celle d'Ashton Kutcher, dont c'est la première incursion dans un registre sérieux, offrant une performance inégale mais intéressante. A suivre donc, comme la carrière des auteurs.

par Robert Hospyan

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