Down in the Valley

Down in the Valley
Envoyer à un ami Imprimer la page Accéder au forum Notez ce film
Down in the Valley
États-Unis, 2004
De David Jacobson
Scénario : David Jacobson
Avec : Rory Culkin, Bruce Dern, David Morse, Edward Norton, Evan Rachel Wood
Photo : Enrique Chediak
Musique : Peter Salett
Durée : 1h52
Sortie : 22/02/2006
Note FilmDeCulte : *****-
  • Down in the Valley
  • Down in the Valley
  • Down in the Valley
  • Down in the Valley
  • Down in the Valley
  • Down in the Valley
  • Down in the Valley
  • Down in the Valley
  • Down in the Valley
  • Down in the Valley

Dans la San Fernando Valley, à l'ombre de Los Angeles, un homme mystérieux se prenant pour un cow-boy entame une liaison avec une jeune fille rebelle et mineure. Le père de celle-ci va tout faire pour briser cette relation.

Down in the Valley - BA - Vost FRenvoyé par _Caprice_. - Les dernières bandes annonces en ligne.

IL ETAIT UNE FOIS DANS L'OUEST…

…Une adolescente aussi blonde qu'indépendante et mature, vivant avec son père et son petit frère. Lorsque son prince charmant la prend sur son cheval blanc, elle oublie tout et s'abandonne à la passion, dans une version chaude et ensablée de Roméo et Juliette. Derrière les collines d'Hollywood, au nord de Los Angeles, "La Vallée" est l'autre côté du miroir. Une banlieue pauvre et désabusée servant de coulisses à la cité des anges, là où vivent les femmes de ménage mexicaines des villas de Beverly Hills ou les vigiles des centres commerciaux. Les autoroutes s'y croisent, les embouteillages passent, mais personne ne s'arrête, la ville étant, au contraire de sa célèbre voisine, non-événementielle. Sous ces réseaux tentaculaires, les filles aux prénoms de calendrier (October, April…) passent leurs vacances fauchées et insouciantes en allant à la plage le nombril à l'air. Quand Harlan apparaît à Tobe, il semble si irréel qu'il est son meilleur moyen de sortir de sa morne réalité. Des manières d'un autre temps, un décalage permanent, un look intemporel… C'est un vrai cow-boy, mais aussi un homme naïf qui prône le sens des responsabilités, un homme de vingt ans son aîné qui en paraît dix de moins et l'embrasse fougueusement sur la banquette arrière, un homme qui aime les femmes en robe et bottes même si elles lui font prendre de l'ecstasy, un homme que les bonnes manières obligent à se présenter au père de son amoureuse pour mieux enlever celle-ci par la fenêtre, un homme aussi qui sait parler comme son égal à un enfant de 13 ans…

I NEED A HERO

Choc non pas des cultures mais des générations: le Far West contre la Californie des années 2000. Harlan est un paradoxe ambulant, un gamin jouant au western seul dans sa chambre de motel, tellement ancré dans son monde perdu que même les tirs à balles réelles lui semblent fictifs, tandis qu'un tournage de film dans une ville fantôme paraîtra tout à fait concret. David Jacobson ose l'hommage à deux de ses westerns favoris: La Poursuite infernale et La Rivière rouge, et offre à Edward Norton un rôle à sa mesure. Juste simplet ou carrément schizophrène, le personnage d'Harlan est de plus en plus ambigu et brouille les pistes selon les scènes. Jeune homme tendre et amoureux avec Tobe, volontaire et responsable avec son père, il est moustachu et protecteur avec Lonnie, en quête d'une figure paternelle digne de ce nom. Harlan semble ainsi envoyé du ciel pour résoudre les conflits d'une famille décomposée, dont la mère est tellement absente qu'elle n'est à aucun moment évoquée. Sélectionné au Festival de Cannes 2005 dans la catégorie Un certain regard, le film pose en effet celui-ci sur l'Amérique désillusionnée d'aujourd'hui, où les pères hurlent leur identité à leurs enfants à travers des portes qui leur sont fermées au nez. En catalyseur de la violence, Harlan va débloquer un dialogue inexistant. Chacun, père, fille, fils, sera contraint de s'expliquer, de dévider ses sentiments, ses frustrations, ses désirs, voire de cogner les murs. Trois individus mal assemblés vont se disloquer complètement et aller au bout de leur chemin - la fuite menant à l'abandon des fantasmes infantiles pour Tobe et Lonnie, la prise de position en tant que père pour Wade - pour mieux se recoller une fois la souffrance exprimée et ainsi évacuée, laissant la place à un silence apaisant.

par Marlène Weil-Masson

Commentaires

Partenaires