Double Zéro

Double Zéro
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Double Zéro
France, 2003
De Gérard Pirès
Scénario : Matt Alexander
Avec : Edouard Baer, Ramzy Bédia, Eric Judor, Georgianna Robertson, Li Xin, Rossy de Palma
Durée : 1h30
Sortie : 16/06/2004

Un missile vient d’être dérobé et menace la sécurité de la planète. La DGSE décide d’envoyer des espions pour contrecarrer les plans des terroristes. Pour les couvrir et attirer l’attention, ils envoient deux appâts, deux "chèvres", en première ligne. Ben et Will, deux bras cassés bêtes comme leurs pieds, feront l’affaire.

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Il les aime bien, Eric et Ramzy, Kévin. C’est l’un le grand et l’autre le petit. Ils font les cons, ils sont marrants, ils bredouillent, et tout. A quatre pattes dans les conduits d’aération de la Tour Montparnasse infernale, ils l’ont bien fait marrer. Alors il ne se pose pas de question, Kévin, il fonce au multiplexe du coin avec ses potes, un quintal de pop-corn sur les genoux, paré à se pisser dessus dès qu’on lui fera signe. En sortant, il filera à la FNAC se payer la B.O. et, à Noël prochain, le DVD collector de Double Zéro scintillera dans ses pantoufles. Sauf que, bizarrement, à mesure que le simulacre de film se dévide devant ses yeux somnolents, Kévin se demande si on ne lui aurait pas sectionné les zygomatiques à la cisaille. Pourtant, devant lui, ça s’agite: ça beugle, ça remue les bras, des paires de nibards remuent en chœur leurs gros bonnets, des déflagrations gratuites et des explosions régulières le tirent toutes les deux minutes trente de sa léthargie, des lapins queutards frottent leurs parties de synthèse contre leur cage de plexiglas… Mais rien n’y fait. L’histoire, il s’en fout, et les scénaristes aussi, apparemment. L’obèse pyrotechnie purulente de fric, c’est joli, bien sûr, comme des feux d’artifice à la mi-juillet, mais ça ne l’amuse qu’un temps. Mieux (pire?), il se souvient même avoir souri plus franchement devant un Johnny English de tonneau similaire. Aussi, la gorge pleine d’une aigreur rance, Kévin, subitement, se demande si, des fois, on ne le prendrait pas ostensiblement pour un abruti. Kévin est venu pour les acteurs. Pour qu’ils lui fassent leur numéro de clowns savants. Mais il a beau chercher, ni Eric ni Ramzy et encore moins un Edouard Baer tout en strass fatigué et en trivialité lasse, ne sont vraiment présents à l’écran. La faute à des dialogues aux abonnés absents, à une réalisation peine-à-jouir (signée Gérard Taxi/Riders Pirès, chapeau l’artiste!), à une distribution manifestement consciente du désastre alimentaire auquel ils collaborent bassement, à des producteurs soucieux d’assurer leur prime-time sur M6 de dans un an… Une heure et demie plus tard, Kévin, honteux et confus, jura, mais un peu tard, qu’on ne l’y prendrait plus.

par Guillaume Massart

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