Etrange Festival: Detour

Etrange Festival: Detour
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Detour
Royaume-Uni, 2016
De Christopher Smith
Scénario : Christopher Smith
Durée : 1h30
Note FilmDeCulte : ****--
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Harper, un jeune étudiant, déteste son beau-père, responsable d’un accident qui a plongé sa mère dans le coma. Un soir, alors qu’il noie son chagrin dans l’alcool, il élabore un plan avec un voyou et une stripteaseuse pour l’assassiner. Le lendemain, à peine remis de sa cuite, Harper n’a pas le temps de se souvenir de sa rencontre qu’il se retrouve embarqué dans une virée vengeresse, contraint d’assumer ses choix...

INSAISISSABLES

Vous connaissez tous le tour de magie où un prestidigitateur à la dextérité sans failles additionne une suite de nœuds sur une seule et même corde et tire sur ses extrémités, dénouant l’ensemble d’un coup ? Et bien Detour, c’est un peu ce tour de passe-passe fait film. Le genre de show hyper maitrisé et alambiqué où le réalisateur manipulateur prend un malin plaisir à diversifier les pistes sans pour autant prendre le spectateur pour un âne (on n'est jamais perdu tant le mécanisme est limpide), le tout pour nous attirer vers une finalité on ne peut plus logique. Retrouvant une formule assez proche de celle qu’il avait appliquée sur son très bon Triangle (même si le principe du décalage temporel est remplacé par celui du “Et si…“), le réalisateur de Creep, Severance et Black death façonne donc sa balade vengeresse à la manière des scénarii modelés façons Rubik’s cube, dans un film où la loi de Murphy semble régner en maître et où les effets papillons montrent que les choix les plus risqués / irréfléchis ne sont pas forcément les pires.

Avec un peu de split screen (ce procédé si cher à Brian De Palma qui y place souvent la vérité, toute la vérité, rien que la vérité) et surtout beaucoup de montage, Smith invite son auditoire à un voyage cahoteux mais frénétique. Un film à plusieurs niveaux de lecture qui se regarde autant pour le plaisir premier de l’histoire que pour sa rigueur stylistique. Évidemment, et comme pour n’importe quel exercice d’illusionnisme, le spectacle mystifiera une partie du public qui continuera à décortiquer le tour une fois le rideau baissé alors que la prouesse laissera de marbre les plus sceptiques. Mais si vous acceptez l’invitation et que vous êtes plutôt réceptif à ce genre de performance, l’attraction vous fera vivre une belle expérience.

par Christophe Chenallet

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