Desert Dream

Desert Dream
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Desert Dream
Hyazgar
Mongolie, 2007
De Zhang Lu
Scénario : Zhang Lu
Avec : Osor Bat-Ulzii, Shin Dongho, Suh Jung
Durée : 2h03
Sortie : 27/02/2008
Note FilmDeCulte : ****--
  • Desert Dream
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Un petit village dans le désert à la frontière de la Mongolie et de la Chine. Les habitants doivent un à un quitter les lieux car ils n’arrivent plus à survivre dans les difficiles conditions désertiques. Hungai décide lui de rester et de continuer à planter des arbres afin de sauver la steppe. Sa femme part un beau jour pour la capitale afin de faire soigner leur petite fille atteinte d’un problème de surdité. Il ne reste pas longtemps seul car une réfugiée nord-coréenne et son fils lui demandent asile pour une nuit. Ils vont rester plus longtemps et les trois vont surmonter la barrière linguistique pour apprendre à se connaître.

PARTIR OU RESTER

Desert Dream, le troisième long métrage de Zhang Lu, traite du processus de décision. Hungai aurait pu, comme ses voisins, mettre les voiles à la recherche d’une vie plus facile ailleurs, mais il décide de rester. Tout comme il décide de ne pas prêter attention aux problèmes auditifs de sa fille; alors sa femme prend les choses en main et part avec son enfant. Décision qui laisse Hungai apparemment froid. Choi Soonhee et son fils ont décidé de quitter les répressions politiques de la Corée, une autre recherche d'une vie meilleure. Un contraste intéressant pour Zhang Lu qui observe ce qui se passe quand ces deux décisions se croisent. Hungai, décidément impassible, accueille ces deux réfugiés qui ne vont pas tarder à partager sa yourte, son quotidien et les tâches qui y sont inhérentes, notamment planter des arbres dans le sable du désert afin de protéger la steppe. Une relation sous le signe de la patience car la communication est rendue difficile par l’absence de language commun. Les trois protagonistes doivent alors trouver d’autres moyens pour faire passer ce qu’ils voudraient dire et une relation père-fils ne tarde pas à se développer entre Hungai et Changho alors que Choi Soonhee reste sur la défensive.

Après Grain in Ear, Zhang Lu traite pour la seconde fois du destin d’une réfugiée nord-coréenne et de son fils en Chine. Cette fois-ci il délaisse la ville pour le désert et choisit de filmer de longues scènes: d’une part il aime suivre ses personnages, les voir respirer et d’autre part, ils ont besoin de temps pour s’apprivoiser, et un montage rapide n’aurait pas reflété la situation à l’écran. De plus, Choi Soonhee et son fils sont des fugitifs à la recherche d’une vie plus calme mais à la respiration encore agitée, ce qui justifie la caméra à l’épaule et ses inévitables tremblements. Zhang Lu opte également pour de longs panoramiques laissant découvrir la ligne d’horizon de la Mongolie, reflet d’un autre espace temporel. Ses personnages sortent du cadre et la caméra les suit après un moment car ici ce n’est pas comme dans une ville, ils ne risquent pas de se perdre au détour d’une rue, ils ne sont jamais loin. Desert Dream est l’histoire d’une acclimatation; celle de ces trois personnages entre eux et avec le désert. Un film brut, sans musique, seuls quelques chants mongols viennent troubler le vent du désert. En plus de patience, le film montre qu’il faut de la volonté et de la persévérance pour rester car la vie, qu’elle soit végétale ou humaine, ne prend pas dans le désert sans ces deux ingrédients. Alors partir ou rester, chacun choisira sa route avec en toile de fond l’espoir, représenté par un bout de ruban bleu, synonyme de chance pour les bouddhistes.

par Carine Filloux

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