Le Dernier rempart

Le Dernier rempart
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Dernier rempart (Le)
Last Stand (The)
États-Unis, 2011
De Kim Jee-woon
Scénario : Jeffrey Nachmanoff
Avec : Harry Dean Stanton, Johnny Knoxville, Rodrigo Santoro, Arnold Schwarzenegger, Forest Whitaker
Photo : Kim Ji-Yong
Sortie : 23/01/2013
Note FilmDeCulte : ****--
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Un shérif américain vivant près de la frontière mexicaine tente d'arrêter le chef d'un cartel de drogues avant que celui-ci ne s'échappe à Mexico...

Sur le papier, un projet minuscule faisant plutôt penser à un petit DTV à peine gonflé par l'implication d'Arnold, tout juste sorti de politique et justifiant à lui seul une sortie ciné. Un village, un shérif, des méchants, des ploucs... Rien de bien glorieux, rien qu'on n'ait déjà vu joué cinquante fois par Chuck Norris dans n’importe quel épisode de Walker Texas Ranger. Et pourtant, dès les premiers plans, une classe infinie nous rappelle qu'on n'est pas tout à fait chez Bob Misiorowski ou Sheldon Lettich, et qu'au contraire Schwarzie a pour la première fois depuis des années un cinéaste derrière lui, un vrai, un capable de lui mettre un coup de pied au cul et d'élever un script bidon au rang de parodie déjantée mais bigrement tonique de film d'action américain. Parce que chez Kim Jee-woon, tout, chaque plan, chaque réplique, chaque mouvement est pensé pour déconstruire un archétype, une situation, un héros, du cinéma d'action, rendant le tout incroyablement drôle et jouissif, largement plus que ce qu'un script sacrément mal construit et tournant en partie autour d’un bolide bidon, laissait augurer. On rit, de bon cœur, de connivence, on rit d'une manière croissante jusqu'à un final apocalyptique enterrant sans peine les deux épisodes réunis de The Expendables, meilleure scène d'action bourrine vue sur un écran depuis bien longtemps, dans laquelle le réalisateur s'en donne à cœur joie.

Cela dit, bien que c'est sans aucun doute cette scène qui restera, on aurait tort de limiter à elle seule le talent immense de Kim Jee-woon, qui semble réellement s'éclater avec les moyens colossaux (pour lui) mis à sa disposition, composant sa mise en scène avec des grues, des rails, etc. Parfois, pour l'insolence, ça fait penser à Big Hit de Kirk Wong. Avec l'inventivité d'un sale gosse, et le métier d'un Ringo Lam. Schwarzie, monolithique comme on aime, toujours aussi mauvais acteur, fait néanmoins plaisir à voir dans un rôle masochiste et vieillissant qu'on aurait aimé le voir jouer plus tôt. Son combat contre Eduardo Noriega, le vieux contre le jeune, le chêne contre le roseau, est une vraie source de rigolade, à l'image du reste d'un film qui ne se prend jamais au sérieux, depuis son générique super sympa jusqu'à son dernier plan jouissif. Une vraie bonne surprise, mineure mais réelle, le meilleur film d'Arnold depuis longtemps.

par Anthony Sitruk

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