Dernier Trappeur (Le)

Dernier Trappeur (Le)
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Dernier Trappeur (Le)
France, 2003
De Nicolas Vannier
Scénario : Nicolas Vannier
Avec : Ken Bolton, Denny Denison, Robert Lafleur, May Loo, Alex Van Bibber, Norman Winther
Durée : 1h34
Sortie : 15/12/2004
Note FilmDeCulte : **----

Nicolas Vannier réinvestit sa connaissance du grand Nord dans un docu-fiction à la gloire de Norman Winther, l'un des derniers trappeurs à vivre en harmonie et en équilibre avec la nature sauvage des Montagnes Rocheuses.

NANOOK M’A TUER

Il y a un formidable trait d’ironie involontaire dans le nouveau film de Nicolas Vannier. A la fin de la première partie de ce conte "démago-nature-et-découvertiste" à usage des vacanciers de Noël, Nicolas Vannier sacrifie, symboliquement, le Père spirituel de la tradition documentaire sur l’autel du docu-fiction. Explications: Norman Winther, Santa Claus svelte à la barbe congelée, célèbre la symbiose environnementale dans sa cabane en bois (construite en dix minutes, avec sa femme Nebraska en guise de chef de chantier), fait copain-copain avec tous les animaux du coin et part sur son traîneau tiré par des huskies, le cabot Nanook en tête, colporter la bonne parole en ville. Mais, enfer citadin oblige, la bête a tôt fait de finir écrasée sous une voiture. Fin du premier acte. Et incroyable aveu de Vannier, rendant un hommage (noter que le chien en question fut rebaptisé du nom du célèbre esquimau à l‘occasion du film) d’une infinie maladresse au chef de file historique du genre documentaire, l’éternel Nanook of the North - grosse machine ethnographique dramatisée comme il faut, pipeautée comme de juste et gonflée de morale occidentale grandiloquente. Tuer Nanook pour refaire du Nanook en moins bien, tel est le programme du Dernier Trappeur, gourmandise ronflante pour sorties scolaires de fin d’année, sous sponsor WWF et Gaz de France. A l’arrivée: quelques belles images (très belle séquence pré-générique notamment), des animaux bons acteurs, des dialogues impressionnants de nullité, une progression dramatique affligeante et un message écolo-coin-coin d’une banalité molle. Reste que, noyée dans une musique omni-présente ("Combien de films rafistolés par la musique! On inonde un film de musique. On empêche de voir qu'il n'y a rien dans ces images", écrivait Bresson, qui ne croyait pas si bien dire), nul doute que Mamie sera ravie d'y emmener le petit dernier.

par Guillaume Massart

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