Dernier Repas (Le)

Dernier Repas (Le)
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Dernier Repas (Le)
Majimak Babsang
Corée du Sud, 2006
De Roh Gyeong-tae
Scénario : Roh Gyeong-tae
Avec : Hwang Bok-soon, Kim Do-yeon, Oh Heoung-ki, Baek Hyun-joo, Hong Suk-yeon
Photo : Young-sam Jung
Musique : Jaesin Lee
Durée : 1h33
Sortie : 19/03/2008
Note FilmDeCulte : ****--
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L'histoire de deux familles de condition modeste. L'intrigue se déroule autour du père et du fils d'une famille habitant le quartier pauvre de Séoul, et de la mère, de la grand-mère et de la fille de l'autre famille vivant dans la zone rurale proche de la capitale coréenne. A leurs yeux, le monde civilisé, ultra-développé, est plutôt étrange. Finalement, ne parvenant pas à s'adapter à la société, ils abandonnent leur vie sur Terre et émigrent sur Mars. Mais avant de partir, ils accomplissent leurs désirs.

OBJECTIF MARS

Roy Andersson et ses désespérés drolatiques transbahutés en Corée: c’est un peu la recette du premier film du jeune Coréen Roh Gyeong-tae, pèlerinage exotique qui n’a rien perdu de sa déprime existentielle. Roh Gyeong-tae, qui dédie d’ailleurs ce long métrage à son modèle suédois, capture la même tristesse en plan fixe, bile sombre quasi muette qui éclabousse l’écran, noir c’est noir sans une once d’espoir. Parmi les damnés de la Terre, une mère en morceaux faisant en sorte que le fantôme de son fils trouve la paix, une mémé qui cherche à divorcer de son mari déjà mort, une ado vomissant son disgracieux visage et rêvant de passer son nez au burin, un joli gigolo atteint du sida ou un père esseulé dont l'horizon se limite à ses tickets de jeu à gratter. Pour eux, oubliés et inconsolables, la seule perspective surréaliste réside en une fuite vers Mars, royaume du Dieu de la guerre comme inaccessibles Champs Elysées. Le Dernier Repas, minutieux, joue de sa répétition hypnotique, sa musique lancinante et, évidemment, une belle utilisation du cadre (la vision picturale d’un exorcisme en pleine nature, la petite vieille discrètement posée aux pieds d’une enfilade de piliers qui l’écrasent, ou le plan typiquement Andersson du père beuglant sa détresse tandis qu’une voisine, placide, époussette tranquillement son tapis), transpercée de quelques éclats plastiques (le métro coréen envahi par la végétation et d’étranges hommes verts). La curiosité poétique, singulière dans son acharnement, vaut largement le coup d’œil, même si la cure de kiwis et de chocolats euphorisants s’impose largement après-coup.

par Nicolas Bardot

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