Délivrez-nous du mal

Délivrez-nous du mal
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Délivrez-nous du mal
Fri os fra det onde
Danemark, 2009
De Ole Bornedal
Scénario : Ole Bornedal
Photo : Dan Laustsen
Durée : 1h40
Note FilmDeCulte : ------
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À la recherche d'un nouveau mode de vie, Johannes quitte la ville avec sa femme et ses enfants pour s'installer dans le village où il a grandi. Lars, son frère alcoolique, renverse accidentellement une villageoise et présente de fausses preuves accusant un immigré du village. Sous le choc, Johannes refuse de défendre son frère et prend parti pour l’innocent...

DÉLIVREZ-NOUS!

Tout festival qui se respecte a également sa méga-daube, son film dont la crasse dépasse l’entendement. L'Étrange Festival a le sien: voici Délivrez-nous du mal d’Ole Bornedal, révélé par son Veilleur de nuit danois en 1994 puis par son remake américain, à la fin des années 90. Déçu par son expérience outre-Atlantique, Bornedal est revenu au Danemark, puis s’est fait oublier, à coups de Dina (mollasserie costumée adaptée de Herbjorg Wassmo) ou de Just Another Love Story, sorti il y a quelques mois en France. Délivrez-nous du mal aborde un sujet délicat, la xénophobie latente d’une petite communauté prête à brûler son mouton noir (un réfugié bosniaque qui a perdu sa famille) à la première occasion venue. La bêtise absolue de l’écriture tue rapidement tout intérêt. Plombé par une psychologie digne d’un navet d’Uwe Boll, Délivrez-nous du mal n’a que ses médiocres personnages pour pleurer, entassement d’imbéciles outres à bière (le frère du héros, vraiment méchant, tout le temps, c’est son métier), d’idiot du village (ledit mouton noir, ce qui arrange bien le scénario), de fanatiques (le vieil homme de foi transformé en illuminé en un clin d’œil), de lâches (la mère, qui oublie très vite ses leçons de morale), ajoutez les putes topless, les figurants néonazis, du gros son et le portrait est complet. Reste le père, héros du film, qui, dans un fantasme ado-consternant, passe de papa bricole falot à warrior de la Justice. Comment le réalisateur, à partir d’une palette de personnages aussi caricaturaux, aussi stupides, a pu penser mener à bien une quelconque réflexion, une fable qui tienne debout ? Fausto Fasulo (rédacteur en chef de Mad Movies), venu présenter le film lors de sa projection, regrettait qu’il n’ait pas été retenu dans une des sélections cannoises de l’an passé. Heureusement, il n’est à la tête d’aucune de celles-ci. L’anti-subtilité permanente (tout le monde a son trauma, tout le monde au fond a besoin de câlins), le ridicule involontaire (le père qui fustige les prolétaires qui hurlent à sa porte), la complaisance puante (la scène du viol), le mépris bêtement misanthrope font de ce Délivrez-nous du mal, puéril et laid comme un pou, une purge accablante.

par Nicolas Bardot

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