Dead or Alive 3

Dead or Alive 3
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Dead or Alive 3
Dead or Alive 3 - Final
Japon, 2002
De Takashi Miike
Scénario : Hitoshi Ishikawa, Yoshinobu Kamo, Ichiro Ryu
Avec : Sho Aikawa, Maria Chen, Richard Chen, Josie Ho, Hiroyoshi Komuro, Riki Takeuchi
Durée : 1h29
Sortie : 21/01/2004

2346, Yokohama. Pour faire face à son problème de surpopulation, le pouvoir japonais drogue ses concitoyens pour les rendre stériles. Evidemment, tout le monde n’est pas de cet avis, et un petit groupe de résistance s’organise, bientôt rejoint par un Réplicant en parka jaune répondant au nom de Ryû.

T’AS QU’À CHIER, MIIKE

Dans l’inconscient cinéphile, le nom de Miike évoque orgies visuelles, délires scatos, "glauqueries" jouissives et autres outrages sur pelloche tantôt joyeusement déviants, tantôt sublimement intrigants. Le sac-fœtus et les aiguilles d’Audition, les giclées de sperme et les tortures d’Ichi The Killer, le bain de merde de Visitor Q… Stakhanoviste de la réalisation, véritable usine à produire du film au kilomètre, Miike est autant un freak du septième art que ses films. Qu’on adhère à ses trips hallucinés et troublants, ou qu’on en rejette leur outrancier côté malsain, Miike reste une boursouflure intéressante dans le cinéma mondial, une tumeur maligne mais nécessaire. Dans ces conditions, autant dire qu’on attendait, le sac à vomi à portée de main, sa célèbre trilogie Dead or Alive, couronnée d’un inattendu succès au pays du soleil levant et survendue par un bouche-à-oreille alléchant. Le résultat, visible dans une seule salle à Paris, n’a hélas rien du direct au foie annoncé. Ce troisième épisode, censé conclure la saga en apothéose, n’est qu’un concentré de faiblesses narratives – passe encore, on est chez Miike – mais surtout visuelles. Cheap dans le mauvais sens du terme, DoA 3 est à des lieues des géniales trouvailles d’une part de son géniteur, et d’autre part de ses illustres concurrents, Tsui Hark et son définitif Time and Tide en première ligne (évoqué par les décors, révoqué par la nullité ambiante). Une sécheresse formelle inhabituelle chez Miike, qui va jusqu’à en oublier d’être trash. Et ce ne sont pas un robot-vulve à tête de bite ou une balle déviée par un coude de gouttière abattant un oiseau en plein vol qui y changeront quoi que ce soit. Laid, mal écrit, mal joué, figé, stupide, frôlant parfois l’homophobie, DoA 3 ne vaut décidément pas sa réputation. On se fera donc fort de l’oublier, afin d’aller découvrir, l’esprit frais, l’autrement plus appréciable Gozu, en mai prochain.

par Guillaume Massart

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