De-Lovely

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De-Lovely
États-Unis, 2004
De Irwin Winkler
Scénario : Jay Cocks
Avec : Keith Allen, John Barrowman, Angie Hall, Ashley Judd, Kevin Kline, Jonathan Pryce
Photo : Tony Pierce-Roberts
Musique : Stephen Endelman
Durée : 2h05
Sortie : 06/10/2004
Note FilmDeCulte : ***---
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Portrait musical retraçant 45 ans de la vie de Cole Porter à travers ses voyages, ses moments clés et ses chansons les plus célèbres.

“EXPERIMENT”

Pour fêter ses 80 ans, la MGM se devait de taper fort. Le défi: faire revivre le style florissant des films musicaux qui lui avaient assuré fortune et gloire dans les années 40-50, le tout en retraçant la vie de l’un des hommes ayant rendu tout ceci possible, Cole Porter. Un biopic inséré dans un cadre fictif, le film s’ouvre et se referme sur l’homme quelques instants avant sa mort, regardant sa propre vie transformée en comédie musicale par un dénommé Gabe, un maître de cérémonie interprété par Jonathan Pryce. Outre les rappels à ses productions de Broadway et Hollywood, façades publiques de Cole Porter, le scénario, tout en restant fidèle à l’esprit du compositeur, brouille la chronologie et les œuvres en agençant ses différents hits de telle sorte qu’ils éclairent les instants phares de sa vie privée. En 1918, Cole impressionne Linda en chantant Well Did You Evah? et lui déclare sa flamme au son de So Easy to Love, respectivement écrites en 1939 pour Du Barry Was a Lady et 1934 pour Anything Goes. De même, l’épisode vénitien de 1923 est baigné par What is this Thing Called Love (Wake up and Dream, 1929) et Let’s Misbehave (Paris, 1927), son arrivée à Hollywood dans les années trente est marquée par Be a Clown du film Le Pirate, réalisé par Vincente Minelli en 1948, etc. Des idées lumineuses qui touchent aux souvenirs émus des amoureux du genre et qui avaient de quoi faire de ce De-Lovely leur nouvelle coqueluche.

“ WEREN’T WE FOOLS”

Malheureusement, à trop vouloir regagner les grâces du public, la grande firme s’est laissée aller au racolage people en recrutant aux côtés de trois acteurs splendides et irréprochables, des stars de la scène pop-rock de ces vingt dernières années. Le résultat, un film bancal, un poil trop long, et pourtant rempli d’une immense nostalgie qui vous prend à la gorge et donne envie de l’apprécier. Si seulement il n’y avait pas ce gros point noir, ces chanteurs à la mode qui livrent certes des interprétations musicales plutôt intéressantes des œuvres de Cole Porter, mais qui d’un point de vue de leur jeu d’acteur se placent comme de grosses taches rose fluo au milieu d’un camaïeu de pastels. Là où les décors et costumes ont été minutieusement étudiés pour retranscrire une esthétique parfaite, là où Ashley Judd a réussi à la fois à s’imprégner de la classe, de la détermination et du standing des années 20-30 de son personnage, Sheryl Crow et sa bande – on sauvera de ce déluge d’inepties cependant Elvis Costello, John Barrowman, Caroline O’Connor et Vivian Green - se contentent de se trémousser comme s’ils livraient un concert au stade de France. Un manque de rigueur autour de ces numéros musicaux, qui fait imploser le film en ce qui devait justement constituer son noyau dur. On se consolera en écoutant la superbe bande originale et en contemplant les photos d’une Ashley Judd radieuse dans ses tenues de soirée Armani et ses bijoux raffinés Chanel.

par Julie Anterrieu

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Repères chronologiques

1918 : rencontre avec Linda Lee à Paris 1919 : mariage avec Linda Lee 1923 : voyage à Venise 1924 : installation à New York 1927 : première du show Paris dans le film : chanson Let’s do it, Let’s fall in love interprétée par Alanis Morissette 1931 : première du show The Gay Divorce dans le film : chanson Night and Day inerprétée par John Barrowman et Kevin Kline 1934 : première du show Anything Goes dans le film : chanson Anything Goes interprétée par Caroline O’Connor 1935 : première du show Jubilee dans le film : chanson Begin the beguine interprétée par Sheryl Crow 1936 : première création originale pour un film hollywoodien : Born To Dance 1937 : accident de cheval 1946 : sortie de Nuit et jour film biographique sur les Porter avec Cary Grant dans le rôle de Cole Porter 1948 : première du show Kiss me kate dans le film : chanson So in love interprétée par Lara Fabian et Mario Frangoulis 1954 : mort de Linda Lee Porter 1958 : emputation de la jambe droite 1964 : mort de Cole Porter

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