Dark Water

Dark Water
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Dark Water
États-Unis, 2005
De Walter Salles
Scénario : Takashige Ichise, Hideo Nakata, Rafael Yglesias
Avec : Jennifer Connelly, Ariel Gade, Elina Löwensohn, Pete Postlethwaite, John C. Reilly, Tim Roth, Dougray Scott
Durée : 1h45
Sortie : 31/08/2005
Note FilmDeCulte : ****--

Jeune mère séparée de son mari, Dahlia s’installe avec sa fille Cecilia dans un nouvel appartement. Alors qu’elle se bat pour obtenir la garde de son enfant, des phénomènes inquiétants se multiplient dans son immeuble.

PLUIE D’ENFER

Après la relecture du Ring de Nakata par Gore Verbinski, c’est désormais Walter Salles qui s’attaque à l’autre chef d’œuvre horrifique du Japonais, Dark Water. Un choix qui peut paraître surprenant de la part du metteur en scène brésilien, peu habitué aux terreurs filmiques, mais qui l’est moins quand on sait que Nakata s’intéressait davantage, dans son film, au mélodrame qu’aux frissons. L’histoire d’une mère noyée dans ses responsabilités, d’enfants oubliés ou mal aimés, perdant pied dans les eaux sombres et épaisses d’un quotidien étouffant. Salles s’inscrit dans une même veine, délaissant, par exemple, l’horreur un rien puérile d’un The Grudge (et ses fantômes nippons sur ressorts) pour adopter un récit plus mature, à l’image des modèles que le réalisateur revendique (Jacques Tourneur, Kenji Mizoguchi). Le décor, si important dans le film de Nakata, est ici planté dans les limbes de New York, sur la Roosevelt Island, "conçue comme un village", affirme l’agent immobilier, alors qu’il n’en reste plus qu’un amoncellement de béton entouré de l’eau des morts. Celle qui, comme chez Nakata, prend la forme de larmes sur les murs de l’appartement de Dahlia.

EAUX PROFONDES

C’est ici qu’une question se pose: le but de Salles était-il vraiment de réaliser un film d’horreur? Car ce Dark Water, au-delà du fait qu’il ne procure pratiquement aucun frisson, ne semble même pas se donner la peine de remplir cette tâche, mal aidé par une musique trop présente (là où Kenji Kawai jouait habilement entre sonorités étranges et silences de plomb) et une multitude de personnages peu intéressants (l’avocat dilettante, les loulous de l’immeuble). On donne ici davantage dans le drame fantastique, joliment mis en scène, mais trop appuyé dans sa volonté d’éclaircir toutes les zones d’ombres. La belle Jennifer Connelly, submergée par une inondation qui prend la place de l’impressionnante séquence de l’ascenseur et de son liquide amniotique, rehausse le tout par l’intensité de son jeu, comme la photo d’Affonso Beato, apportant au film un peu de ce sentiment d’étouffement qui parfois lui manque. Il reste un spectacle efficace, mais qui semble avant tout s’adresser à ceux qui n’ont pas vu l’original, tant il souffre en permanence de la comparaison. Au point que le fantôme, simple figurant, semble être, ironiquement, bel et bien oublié.

par Nicolas Bardot

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