Crazy Kung-fu

Crazy Kung-fu
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Crazy Kung-fu
Gong Fu
Chine, République populaire de, 2004
De Stephen Chow
Scénario : Keung Chan Man, Stephen Chow, Cheong Tsang Kan
Avec : Stephen Chow, Chan Kwok Kuen, Leung Siu Lung, Qiu Yuen, Wah Yuen, Dong Zhi Hua
Photo : Hang-Sang Poon
Musique : Raymond Wong
Durée : 1h47
Sortie : 08/06/2005
Note FilmDeCulte : ****--
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Même la police ferme les yeux sur le Gang des Haches qui sème la terreur et nettoie la ville de fond en comble. Toute la ville? Non! Seuls les habitants de La Porcherie, résidence délabrée d'apparence ordinaire, lui donnent encore du fil à retordre.

EVERYBODY WAS KUNG FU FIGHTING

L'euphorisant et bidonnant Shaolin Soccer a donné naissance à un petit monstre gonflé aux stéroïdes, Crazy Kung-fu qui, succès oblige, quadruple la mise: plus de baffes, plus de grimaces, plus de mégères et plus de gamelles. Grassouillet et fier de ses bourrelets, Crazy Kung-fu manie avec un talent consommé l'art de la dérision étouffe-chrétien. Limpide et efficace, le scénario s'inscrit dans la droite lignée des extravagances cantonaises et n'omet aucun ballonnement made in HK: humour pipi-caca, geysers de sang et sirop de bons sentiments. Stephen Chow est l'un des derniers sauveurs d'un cinéma hong-kongais en perte de vitesse, devancé par son ébouriffant voisin coréen. Ses récents coups d'éclat réconcilient à la fois le public (des chiffres historiques au box-office chinois), la profession (Crazy Kung-fu a tout raflé aux Hong-Kong Film Awards, devant 2046 de Wong Kar-Wai) et les nostalgiques d'un âge d'or révolu. Le nouveau Stephen Chow est donc une inénarrable popote de boulimie zen, une relecture astucieuse de l'héritage kung-fu (Bruce Lee, la Shaw Brothers) et des référents occidentaux (Matrix, Spider-man, Shining ou encore Bip-Bip). Shaolin Soccer n'était qu'une mise en jambes, la surenchère d'effets spéciaux et de pyrotechnie règne ici sans partage, au détriment des héros, plus volatils.

ESPRIT DE SYNTHESE

Balourd oui mais très souvent hilarant, Crazy Kung-fu séduit autant par son allure baudruche que par sa démesure de rouleau-compresseur recyclant à tout-va. Plus maîtrisé que son prédécesseur, le film dresse un panorama anachronique, une tambouille d'icônes et de seconds couteaux dispersés. Au bout d'une heure de matraquage, Crazy Kung-fu ne raconte plus grand-chose. La guerre des clans intéresse moins que les moyens offerts pour divertir, les trouvailles abracadabrantes, et Stephen Chow n'y va pas par quatre chemins. L'acteur reprend son rôle de va-nu-pieds crédule, mais se veut plus discret aux côtés de célébrités locales tirées hors de leur retraite. Le film, qui inventorie leurs faits de gloire, leur est d'abord dédié. Epaulé par les légendaires Sammo Hung et Yuen Woo-Ping, Chow multiplie les morceaux de bravoure en apesanteur, remue ciel et terre pour rafraîchir ses souvenirs d'enfance. Les vieux de la veille démontrent l'étendue de leur savoir-faire (l'excellent numéro de harpistes, l'attachant trio et ses bottes secrètes), un couple de propriétaires casaniers (Yuen Wah, qui fut un temps la doublure de Bruce Lee, et Yuen Qiu, entrevue dans L'Homme au pistolet d'or) défie une "Bête" flegmatique (Leung Siu Lung). Anciens de l'Opéra de Pékin, anciens chorégraphes ou cascadeurs sur le retour: en bon prestidigitateur, Stephen Chow survole avec malice quarante ans d'Histoire maison et se paie le luxe de tout faire partir en sucette.

par Danielle Chou

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