Crazy Amy

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Crazy Amy
Trainwreck
États-Unis, 2015
De Judd Apatow
Scénario : Amy Schumer
Avec : Bill Hader, Brie Larson, Amy Schumer, Tilda Swinton
Photo : Jodie Lee Lipes
Musique : Jon Brion
Durée : 2h05
Sortie : 18/11/2015
Note FilmDeCulte : ****--
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Depuis sa plus tendre enfance, le père d’Amy n’a eu de cesse de lui répéter qu’il n’est pas réaliste d’être monogame. Devenue journaliste, Amy vit selon ce crédo – appréciant sa vie de jeune femme libre et désinhibée loin des relations amoureuses, qu’elle considère étouffantes et ennuyeuses ; mais en réalité, elle s’est un peu enlisée dans la routine. Quand elle se retrouve à craquer pour le sujet de son nouvel article, un brillant et charmant médecin du sport nommé Aaron Conners, Amy commence à se demander si les autres adultes, y compris ce type qui semble vraiment l’apprécier, n’auraient pas quelque chose à lui apprendre.

INSIDE AMY SCHUMER

Après plusieurs films adoptant le point de vue du mâle (geek) et un essai moyen sur la quarantaine, Judd Apatow a l'intelligence de se renouveler quelque peu en adoptant la voix de quelqu'un d'autre, en l'occurrence une femme. De l'écriture Apatow, il reste cette approche self-indulgent où on laisse les scènes s'étirer par amour pour les impros des acteurs et qui accouche alors d'un film de 2h05. Mais c'est aussi le temps que prend le long métrage à dresser le portrait de ce cette fille un peu paumée - et non "crazy", comme le sexisme ordinaire du titre français voudrait faire croire - qui hisse le film au-delà de ses codes de romcom. On comprend ce qui a intéressé le metteur en scène dans le scénario d'Amy Schumer, histoire de passage à l'âge adulte tardif qui partage quelques traits d'humour avec l'excellente série à sketches de la comédienne et leur réalité exacerbée pour ne pas dire parodique.

Cependant, Trainwreck s'apparente davantage à une autofiction inspirée de la vie de l'actrice (jusque dans la relation avec son père), notamment dans son rapport au sexe, qu'il s'agisse de l'acte ou de son genre, creusant le même sillon féministe que ses spectacles de stand-up ou sa série susmentionnée tout en proposant un regard honnête sur les femmes. Le conservatisme propre à Apatow est toujours de mise mais le film ne fait jamais dans le slut-shaming. On ne parlera pas de surprise mais il est suffisamment rare de voir une comédie romantique avec cette inversion des rôles pour que le résultat, porté par des dialogues dont les références ou la crudité sont toujours drôles et jamais gratuites, s'avère rafraîchissant. Par ailleurs, Apatow sait comment entourer son actrice d'une galerie de personnages secondaires voleurs de vedette, à commencer par l'inattendu Lebron James dans le rôle de la bonne copine de la cible amoureuse et une improbable Tilda Swinton en rédac chef putassière.

par Robert Hospyan

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