Contrebande

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Contrebande
Contraband
États-Unis, 2011
De Baltasar Kormakur
Scénario : Aaron Guzikowski
Avec : Kate Beckinsale, Ben Foster, Giovanni Ribisi, Mark Wahlberg
Photo : Barry Ackroyd
Musique : Clinton Shorter
Durée : 1h51
Sortie : 16/05/2012
Note FilmDeCulte : ***---
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Chris Farraday a tiré un trait sur son passé criminel et s’est construit une vie paisible avec sa femme Kate et leurs deux fils, jusqu’au jour où son jeune et naïf beau-frère Andy manque à ses engagements dans une opération de trafic de drogues montée par l’inquiétant petit caïd local Tim Briggs. Pour aider Andy à s’acquitter de sa dette, Chris est forcé de reprendre du service et se tourne vers ce qu’il connaît le mieux : la contrebande. Avec l’aide de son meilleur ami Sebastian, Chris s’assure la coopération de quelques relations éprouvées, dont son ami d’enfance Danny Rayner, et élabore un coup qui devra lui assurer des millions en faux billets, contre un simple aller-retour au Panama, ce sous l’oeil suspicieux du Capitaine Camp que des antécédents houleux avec le père de Chris rendent d’autant plus méfiant. L’opération s’avère vite être une impasse. Chris n’a plus que quelques heures pour mettre la main sur le butin. Il va devoir faire appel à des talents auxquels il avait renoncé depuis longtemps et naviguer entre la pègre locale, la police et les douanes, avant que sa femme et leurs fils ne servent de dédommagement à Briggs.

FROM REYKJAVIK TO NEW-ORLEANS

Remake du film islandais Illegal Traffic (Reykjavik-Rotterdam en VO), doté d’une réputation plutôt correcte, d’autant qu’il était scénarisé par Arnaldur Indridason, l’auteur de polars à succès, ce Contrebande s’avère n’être pas grand-chose de plus qu’une série B peu inventive et sans grand éclat. Le réalisateur Baltasar Kormakur était pourtant producteur et acteur dans le film original, et, après la révélation 101 Reykjavik, avait récemment signé un long métrage plutôt réussi, Jar City (adapté justement de l’un des premiers romans d’Indridason). Malheureusement, la patte si particulière de ces deux islandais est quasiment totalement gommée de cette nouvelle version, même si la mise en scène tient à peu près la route. On n’en dira pas tout à fait autant du scénario, qui use de grosses ficelles que l’on croyait condamnées au carton rouge éternel depuis deux bonnes décennies.

Cela étant, l’ensemble profite d’un réel engagement au premier degré, depuis la technique jusqu’à l’interprétation : toute l’équipe semble croire à ce qu’elle fait, et cela sauve le film de la médiocrité. Mark Walhberg en tête, toujours investi dans ses projets de la tête aux pieds, surtout lorsqu’il en est aussi, comme c’est le cas ici, producteur. Il incarne ce personnage honnête mais rebelle et malin, et on imagine que ce qui l'intéresse le plus est son côté "hors-la-loi malgré lui", malheureusement est un peu éculé. Ben Foster, d’abord en retrait, semble aussi s’amuser de ce rôle dont on pressent très vite l’évolution ; mais on connaît l’acteur capable de beaucoup plus de subtilité. Giovanni Ribisi a poussé toutes ses manettes d’interprétation à fond, ce qui pourrait être impressionnant… si cela ne donnait pas la fâcheuse impression qu’il ne joue pas dans le même film que ses camarades. Frôlant l’imitation grossière de tous les méchants de Scorsese réunis, lui aussi gâche un peu son talent dans cette performance mal canalisée. Nous passerons sous silence la pauvre Kate Beckinsale, cantonnée, comme on pouvait s’en douter, à un rôle de femelle qui sert soit à apaiser le héros soit à attirer les déséquilibrés. Mais tant de bonnes volontés, servant ce projet avec une vraie sincérité, font du film un petit divertissement facile à suivre, ni réussi ni honteux, mais assez vite oublié.

par Anne Mourand-Sarrazin

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