Confidences trop intimes

Confidences trop intimes
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Anna se trompe de porte et le monde de William bascule. Le conseiller fiscal joue au psychanalyste pour tenter de saisir le mystère de cette femme qui l'attire autant.

SUR LE DIVAN, CE SOIR

Depuis la fameuse polémique sur la critique, Patrice Leconte, cinéaste émérite (Tandem, Ridicule), ne rencontre plus le succès public, comme si une étrange malédiction planait sur ses productions. Avec frénésie, il enchaîne pourtant des projets très différents, et guette un retour de flamme hypothétique. Avec Confidences trop intimes, son quatrième film en cinq ans, il semble avoir mis tous les atouts de son côté. A un casting de haute volée (Fabrice Luchini, Sandrine Bonnaire) s'ajoute un sujet et un cadre très appréciés, le huis clos psychologique et le polar trouble et érotique. Il s'agit en réalité d'une fausse piste. La femme fatale et le mystère qu'elle diffuse sont vite relégués à l'arrière-plan. Comme dans L'Homme du train ou Monsieur Hire (déjà avec Sandrine Bonnaire), Patrice Leconte met en scène un anti-héros attachant qui rêve de changer de vie, de sortir enfin de sa chrysalide. Le vrai psychologue de Confidences trop intimes confirme ce fait: la thérapie que l'on suit est bien celle de William.

UN CŒUR QUI BAT

Le réalisateur de La Fille sur le pont excelle dans la mise en place de son intrigue. Il installe une atmosphère sensuelle et rend immédiatement attachant les deux personnages principaux. Effeuillant virtuellement celle qui se confie, il filme le désir naissant et irrépressible qui bouillonne à l'intérieur de celui qui écoute. Plus nuancé dans le jeu qu'à l'accoutumée, Fabrice Luchini apporte un peu de folie à ce personnage psychorigide, archétype du vieux garçon maniaque et réservé. Le charme du film vient aussi du décalage qu'il impose en oscillant toujours entre rigueur et fantaisie. Il compose avec Sandrine Bonnaire un duo presque hitchcockien, lui maladroit, voyeur mais émouvant, elle glacée, distante mais tellement attirante. Dommage alors que l'on ne quitte pas davantage les rails posés par la situation de départ et que les seconds rôles soient réduits à des strictes béquilles narratives, simples obstacles entre les deux patients. Confidences trop intimes possède néanmoins suffisamment de qualités pour devenir le film de la réconciliation entre Patrice Leconte et son public.

par Yannick Vély

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