Compliance

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Compliance
États-Unis, 2012
De Craig Zobel
Scénario : Craig Zobel
Avec : Ann Dowd
Photo : Adam Stone
Durée : 1h30
Sortie : 26/09/2012
Note FilmDeCulte : **----
  • Compliance
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Lors d’une journée particulièrement chargée, Sandra, gérante d’un fast-food d’une banlieue de l’Ohio reçoit l’appel d’un policier accusant l’une de ses employées d’avoir volé un client. Le croyant sur parole, Sandra place Becky sous surveillance, entrant ainsi dans une situation qui va bientôt tous les dépasser.

FAST-FOOD NATION

Auréolé d'une bonne revue de presse outre-Atlantique mais revenu bredouille des festivals de Sundance, Locarno et Deauville, ce deuxième long métrage de Craig Zobel est inspiré d'un fait divers édifiant dont on se demandait comment il tiendrait sur 1h30. Le constat, c'est que ça ne tient pas vraiment. Rien ne cloche véritablement dans l'ensemble mais une fois que l'on voit où l'histoire va nous mener, le film peine à tenir le spectateur en haleine. Le récit est évidemment intéressant, dans ce qu'il montre de comportements malheureusement très humains, mais cela est dû exclusivement au fait divers de base, et non au traitement qu'en fait Zobel. Son scénario et sa mise en scène illustrent la trame avec tout le réalisme nécessaire, mais ce côté factuel ôte vraisemblablement au film toute tension possible. La tension est inhérente à la situation mais en même temps, la situation est rendue possible et crédible justement parce que l'atmosphère est au final relativement peu tendue. Tout le monde obéit bien sagement parce que le sentiment d'autorité le leur impose et justement, cela se fait relativement calmement. Et de manière très répétitive.

Par conséquent, le réalisme rend le récit pas très cinégénique. Par ailleurs, le film n'est pas exempt de maladresses et de choix douteux. Par exemple, il est dommage de montrer sans cesse "le Lieutenant Daniels" durant la deuxième moitié du film. Ne garder qu'une voix désincarnée au bout du fil paraît bien plus efficace (dans la tension) et judicieux (dans le propos). Surtout si c'est pour faire le petit malin avec des plans "l'odieux manipulateur se fait son sandwich pendant qu'il demande des trucs horribles à son interlocuteur". C'est un peu facile. D'ailleurs, tous les plans de coupes, se résumant à des gros plans des décors du fast-food, parfois pour faire monter la pression (comme ce plan où la caméra tremble en filmant des frites en ébullition), paraissent un peu bidon. Il s'avère également assez difficile de s'attacher, et encore plus de s'identifier, à ces personnages qui sont quand même, soyons honnêtes, pas très fut-fut. On a du mal à ressentir de l'empathie pour ces gens-là et, heureusement, le bref épilogue est là pour indiquer que Zobel ne considère pas ses protagonistes comme de pauvres victimes (même s'il est gentil avec "l'héroïne"). Le film a le mérite d'exister, mais en 1h30, il n'apporte rien que la lecture en cinq minutes d'un article sur le fait divers ne nous aurait apporté. Au final, c'est un peu long comme spot de prévention pour individus ignorant leurs droits les plus basiques.

par Robert Hospyan

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