Clément

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Clément
Clément
France, 2003
De Emmanuelle Bercot
Scénario : Emmanuelle Bercot
Avec : Emmanuelle Bercot, Kevin Goffette, Olivier Guérité
Durée : 2h19
Sortie : 04/06/2003
Note FilmDeCulte : **----

Il subsiste chez Marion, la trentaine, un reste d'adolescence. Sa rencontre avec Clément, jeune garçon de 13 ans, fera naître un désir incontrôlé qui se transformera en passion

L'AMOUR EN PAMPERS

Le sujet est pour le moins délicat (la passion amoureuse entre une femme de 30 ans et un garçon de 13 ans) et la jeune réalisatrice quelque peu aguerrie (son moyen métrage La Puce évoque une histoire cousine). Là où réside l'unique réussite de Clément, c'est dans la peinture d'un amour qui finit par devenir "comme les autres", le film s'éloignant rapidement d'un regard clinique sur la névrose d'une infatuée. Autant dire qu'il s'agit là d'un point positif noyé dans un fatras frôlant la catastrophe. La démonstration d'un amour cloisonné est lourdement schématique (elle perdue dans un monde d'enfant - la boite de nuit, lui dans un monde d'adultes - l'exposition) et le film, en s'interdisant de figurer toute sexualité entre les deux protagonistes, prouve une autocensure qui limite le traitement, mettant en lumière un tabou normalisé (l'amour ici n'est pas vu comme malsain) mais butant sur l'impossibilité de la représentation. De plus, durant ses pharaoniques 2h19 (la virus du premier film interminable a encore frappé), Emmanuelle Bercot inflige l'usage infernal d'une DV chevrotante, à la laideur totalement hors du commun (mention spéciale pour les batailles d'oreillers, d'eau, ou toutes les scènes nocturnes qui pour le coup le sont vraiment), transformant le film en une purge visuelle pratiquement irregardable. Cerise maladroite, le dernier plan où Clément éteint la caméra est un hymne au démonstratif lourdingue pour un film à la base plutôt audacieux et fragile mais finalement hors de tout contrôle.

par Nicolas Bardot

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