Clash

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Clash
Égypte, 2016
De Mohamed Diab
Scénario : Mohamed Diab
Durée : 1h37
Sortie : 14/09/2016
Note FilmDeCulte : *-----
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Le Caire, été 2013, deux ans après la révolution égyptienne. Au lendemain de la destitution du président islamiste Morsi, un jour de violentes émeutes, des dizaines de manifestants aux convictions politiques et religieuses divergentes sont embarqués dans un fourgon de police. Sauront-ils surmonter leurs différences pour s'en sortir ?

BOUGE LE BUS !

Révélé par son premier long métrage Les Femmes du bus 678 (qui a attiré plus de 250.000 spectateurs lors de sa sortie française en 2012), l'Egyptien Mohamed Diab change de moyen de transport dans son nouveau film. Clash, qui a les honneurs de l'ouverture de la section Un Certain Regard au Festival de Cannes, se déroule intégralement dans un fourgon de police. Le dispositif est fort: filmer en huis clos des opposants politiques dans le tumulte des émeutes qui ont eu lieu au lendemain de la destitution du président islamiste Morsi. L'exécution, à nos yeux, n'est pas à la hauteur. On a pu voir la veille à Cannes une famille se disputer pendant 2h50 en huis clos dans Sieranevada de Cristi Puiu et c'était passionnant. Dans Clash, tout le monde s'engueule pendant 1h40 et c'est rapidement intolérable. La faute principalement à une mise en scène très pauvre qui, pour créer de l'intensité, ne propose que caméra à l'épaule et très gros plans tremblotants de visages - hurlements en bonus. Cette surcharge hystéro évoque parfois le fantôme de Jean-Marie Poiré, pas sûr que ce soit précisément la référence recherchée.

Le systématisme de la mise en scène est un double échec car paradoxalement, il n'y a aucune tension dans ce film vociférant... mais aucune respiration non plus. L'écriture fait du surplace, les rebondissements frôlent le soap opera ("Tu appelais ma soeur en cachette !") et les gags pipi-prout sont assez dispensables. Clash offre néanmoins des scènes de foule visuellement impressionnantes, et l'utilisation différente de la lumière dans le dernier tiers du film donne enfin un peu plus de relief à ce que l'on voit. Mais si le décor politique est indéniablement fort, Clash, inabouti, reste un spectacle particulièrement pénible.

par Nicolas Bardot

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