Le Christ aveugle

Le Christ aveugle
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Christ aveugle (Le)
Cristo ciego (El)
Chili, 2016
De Christopher Murray
Durée : 1h20
Sortie : 10/05/2017
Note FilmDeCulte : ****--
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Chili. Michael, jeune mécanicien, est convaincu d’avoir eu une révélation divine. Lorsqu’il apprend l’accident d’un ami d’enfance, il entame un pèlerinage pour aller à son chevet accomplir un miracle. Les villageois l’érigent alors en nouveau Christ capable de soulager leur pénible vie dans le désert.

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On est habitué, de la part d'un certain cinéma latino-américain contemporain, à des œuvres iconoclastes qui font pousser des "oh" et des "ah" en festivals. A vrai dire, celles-ci viennent davantage du Mexique que du Chili, dont est originaire Le Christ aveugle. Le pitch de ce second long métrage du jeune Christopher Murray (32 ans), sélectionné en compétition à la Mostra de Venise, aurait pu être sacrilège mais le film est tout autre. Murray questionne avec bienveillance et une douceur qu'on n'avait pas vue venir le rapport à la foi, qui ici s'exprime hors des institutions. En de lents travellings répétés, le cinéaste parvient très rapidement à capter l'attention autour de son mystérieux héros tout comme lui capte celle de ses interlocuteurs. Rafael, espérant pouvoir accomplir un miracle, raconte mythes et légendes comme autant d'allégories de la foi, de l'existence, de son sens et de son mystère.

"On est dans un putain de désert". La caméra du directeur de la photographie Inti Briones (Tuer un homme, L’Été des poissons volants) glisse sur quelques icônes en plâtre, posées dans une crèche ou dans une grotte. A l'heure où l'on associe surtout à l'église ses scandales et ses sympathies réactionnaires, Le Christ aveugle explore avec sensibilité la façon dont la foi peut s'appliquer au monde, aux hommes, à ceux abandonnés par dieu comme par le capitalisme. D'une dimension mystique, on passe à une dimension plus humaine, là où la foi réside dans l'empathie et l'écoute - ce "son qui comble le vide". Par son récit épuré (80 minutes) et son soin formel, Le Christ aveugle fait preuve de personnalité et de délicatesse.

par Nicolas Bardot

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