Chicken Little

Chicken Little
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Chicken Little
États-Unis, 2005
De Mark Dindal
Scénario : Ron Anderson, Steve Bencich, Ron J. Friedman
Avec : Zach Braff, Joan Cusack, Don Knotts, Garry Marshall, Amy Sedaris, Patrick Stewart, Fred Willard, Steve Zahn
Musique : John Debney
Durée : 1h21
Sortie : 07/12/2005
Note FilmDeCulte : ****--
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Persuadé d’avoir vu tomber un morceau de ciel, Chicken Little provoque une vague de panique dans sa petite ville. Un an après, alors qu’il vient tout juste de retrouver grâce aux yeux de la population et de son père, un morceau de ciel se détache de nouveau atterrissant directement dans sa chambre.

I WILL SURVIVE

On attendait de pied ferme ce petit poulet qui marque une nouvelle ère dans l’histoire du cinéma d’animation. La firme aux grandes oreilles a fermé les portes de ses studios 2D pour ne se consacrer désormais qu’à des réalisations en images de synthèse. Disney troque sa magie ancestrale pour une vague de modernité. Exit les contes et légendes, les poudres de fées, les enchanteurs et les familles royales - comme le souligne l’introduction du film légèrement trop appuyée -, et si Chicken Little propose des animaux comme personnages principaux dans la longue tradition de la firme, l’anthropomorphisme est ici poussé plus que jamais. Les coqs conduisent des voitures, les petits poulets portent des slips kangourou, les renards arborent fièrement des appareils dentaires, les cochons, cannes et poissons rouges font du karaoké sur du Spice girls et, comble de tout, le cinéma de la ville propose une projection des Aventuriers de l’Arche perdue en images réelles. Une idée plutôt séduisante qui passe malheureusement pour incongrue dans cet environnement où, malgré tout, les feux piétons montrent des carapaces de tortues, les vidéos de karaoké mettent en scène des chats et les lampes de poules sont faites en coquille d’œuf. A trop vouloir mélanger les univers (celui des hommes et celui des animaux) le film perd parfois un peu de sa cohérence.

Comme c’était déjà le cas dans Lilo et Stich (avec qui ce nouveau Disney entretient de nombreuses corrélations), les personnages sont des êtres imparfaits, psychotiques et quasi monomaniaques. Dans cette veine, on retiendra notamment les trois camarades de classe de notre héros qui font office de sidekicks de choc. Boulard, un énorme cochon hypocondriaque, trouillard et fan de disco. Aby, une canne hideuse à lunettes (régulièrement appelée « le vilain petit canard ») débitant à qui veut bien l’écouter de la psychologie de magazine. Fishy, un poisson rouge déjanté, hooligan à ses heures, à la tête enfermée dans un scaphandre rempli d’eau ne lui permettant de s’exprimer que par bulles interposées. A côté de ces trois énergumènes complètement délirants, Chicken Little, petit poulet plein d’entrain qui n’a que pour seule ambition la volonté de reconquérir l’amour de son père, se trouve finalement être le personnage le moins intéressant ou, du moins, le moins bien défini. La preuve en est son nom qui ne décrit que sa fonction de « petit poulet ». Alors qu’il est censé représenter le renouveau de la firme, il se place ainsi plus dans la lignée des premiers personnages de Disney qui donnaient leurs noms aux films, vivaient dans des familles monoparentales et ne se définissaient que par « l’extérieur » : leur entourage familial, leur apparence et leur relation aux autres.

STAYING ALIVE

Pour répondre aux goûts musicaux de l’ami porcin, le film enchaîne les tubes des années soixante-dix chantés avec des voix de crécelle. La recette fait mouche à plusieurs reprises permettant ainsi de camoufler les deux compositions originales du film qui sont à deux doigts de figurer parmi les plus mauvaises chansons de Disney. Dans la lignée de cette bande originale très colorée, les réalisateurs piochent avec allégresse dans la culture générale américaine. Les extraterrestres pilotent des robots tout droit sortis de La Guerre des mondes de H.G. Wells, la cloche qui sert à sonner l’alarme ressemble à s’y méprendre à la cloche d’indépendance de Philadelphie, les bouteilles de coca servent de réacteurs à propulsion, les renards et les vaches jouent au base-ball, etc. Surfant sur la vague de leurs concurrents, les réalisateurs farfouillent également dans les références cinématographiques allant de La Fièvre du samedi soir à Signs sans oublier de citer au passage d’autres œuvres de Disney (Aladdin ou Le Roi lion). Le tout se retrouve plus ou moins bien amené, et parfois un peu trop souligné faisant pencher le film plus vers la comédie de patchwork parodique. Au final si l’ensemble se laisse regarder sans déplaisir on peut ressentir le petit arrière goût amer d’une volonté trop poussée de séduire un public reconvertit à la cause des autres studios.

par Julie Anterrieu

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