Le Chasseur

Le Chasseur
Envoyer à un ami Imprimer la page Accéder au forum Notez ce film
Chasseur (Le)
Okhotnik
Russie, Fédération de, 2011
Durée : 2h04
Note FilmDeCulte : **----
  • Le Chasseur
  • Le Chasseur

Ivan Dounaev est fermier et il se lève tôt : il doit nourrir les cochons, vérifier la comptabilité, s'occuper de son tracteur, découper la viande qu'il va vendre au marché dans sa vieille fourgonnette. Il vit avec sa femme, sa fille adolescente et son jeune fils. Et il chasse... Un monde de routine, jusqu'au jour où deux nouvelles ouvrières débarquent à la ferme : Liouba et Raïa, des détenues de la colonie pénitentiaire voisine. Et sans même qu'Ivan ne s'en rende compte, sa vie va se mettre à changer.

PROFIL PAYSAN

Déjà passé par Cannes il y a trois ans avec Shultes le réalisateur russe Bakur Bakuradze revient cette année avec Le Chasseur, film lent et exigeant sur la vie quotidienne d’un fermier et de son entourage. C’est une autre référence russe qui vient rapidement à l’esprit devant le film : Le Bannissement de Andrey Zvyagintsev. On retrouve en effet un mode de narration similaire, dilatant les quelques éléments pivots de son récit dans une certaine durée, jusqu’à les rendre parfois difficiles à percevoir, jusqu’à créer l’impression que ce petit monde change toujours un peu mais jamais entièrement. On retrouve également cette impression un peu étrange de ne pas forcément saisir les enjeux dans leur intégralité, d’avoir besoin d’une grille d’interprétation pour comprendre tout ce que l’on voit, mais sans savoir laquelle. Ce lent travail quotidien de la terre, cette aridité des rapports humains dans un tel milieu… s’agit-il d’un récit mystique déguisé ? D’une parabole sur la place de l’homme dans la nature ? D’un conte sur la violence intrinsèque aux humains ? D’un simple récit naturalo-réaliste ?

Pas évident de trancher. En grande partie parce que le récit, bien que minimaliste, n’est pas aisé à suivre, tout engourdi dans une mise en scène privilégiant la contemplation. Ce genre de récit qui n’a pas peur de prendre son temps et de laisser une partie du public sur le carreau ne doit pas être immédiatement snobé et sacrifié intégralement sur l’autel de l’ennui. Outre ses qualités de mise en scène (notamment le travail sur le son, très efficace), le scénario laisse entrevoir plusieurs pistes intéressantes, telles le parallèle fait entre les hurlements des animaux et le bruit des machines, le sort des animaux d’abattage et la mise en liberté des deux détenues. Mais la lenteur a parfois bon dos, est ces pistes-là sont plus esquivées que fouillées. Loin d’être inintéressant, Le Chasseur est néanmoins réservé en priorité à des spectateurs aguerris.

par Gregory Coutaut

Commentaires

Partenaires