Festival du Film Coréen: Cart

Festival du Film Coréen: Cart
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Cart
Kateu
Corée du Sud, 2014
De Ji-Young Boo
Avec : Yum Jung-ah
Durée : 1h44
Note FilmDeCulte : ****--
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Dans un supermarché dont le personnel se trouve être essentiellement féminin, une restructuration est annoncée, avec à la clé un grand nombre de licenciements. Mères célibataires, grands-mères, jeunes diplômées ne trouvant pas de travail ailleurs, toutes ces femmes vont devoir s’unir pour faire entendre leurs droits et lutter contre la direction du magasin.

LES TRIBULATIONS D'UNE CAISSIÈRE

La première image de Cart présente une masse bleue, indistincte mais aussi indivisible : des employées qui écoutent sagement ce que leur supérieur a à leur dire. La caméra de la réalisatrice coréenne Boo Ji-Young s'infiltre dans ce supermarché qui, à nos yeux, ressemble à une maison de fous où les caissières doivent dire leur amour pour leurs clients et s'excuser sur une « chaise de réflexion » au cas où elle failliraient à leur tâche. Le quotidien du job semble déjà basé sur une humiliation permanente. Lorsqu'une restructuration est annoncée, c'est bien plus qu'une chemise que les employées auront à perdre.

Le mépris de classe qui est à l’œuvre dans Cart est aussi un mépris de sexe – ces deux-là vont souvent de pair. Boo Ji-Young raconte le combat de ses héroïnes avec bienveillance et une candeur parfois au bord du cheesy, mais c'est aussi ce qui rend le film attachant et efficace. Nous n'assistons pas ici à un drame humain doloriste... quitte parfois à ce que le film soit un peu lisse. Mais Cart a une visée plus populaire et n'oublie pas, par exemple, d'être visuellement soigné. L'idée selon laquelle un film social doit nécessairement être gris et laid n'est semble t-il pas parvenue jusqu'en Corée. Un vrai carton rouge néanmoins : la musique pachydermique qui tartine régulièrement l'image de glucose, jusqu'à celle pompière qui accompagne le finale et qui semble sortie d'un spectacle de magie dans lequel David Copperfield ferait voltiger le supermarché. Pourtant, derrière ses quelques sucreries, Cart, porté par ses actrices (dont Yum Jung-Ah, la belle-mère diabolique de 2 sœurs), parvient à raconter une vraie violence sociale, où les coups de batte dans la figure sont assez différents de ceux reçus dans des polars plus détachés du réel.

par Nicolas Bardot

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