Cabin Fever – Fièvre noire

Cabin Fever – Fièvre noire
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Cabin Fever – Fièvre noire
Cabin Fever
États-Unis, 2003
De Eli Roth
Scénario : Randy Pearlstein, Eli Roth
Avec : Giuseppe Andrews, James DeBello, Joey Kern, Jordan Ladd, Rider Strong, Cerina Vincent
Durée : 1h34
Sortie : 25/08/2004
Note FilmDeCulte : ****--

Cinq adolescents partent séjourner dans un chalet au fond des bois, sans savoir qu’un virus dévoreur de chair rode dans les parages.

YOU GIVE ME FEVER

Derrière ses allures d’énième resucée d’un genre aussi agonisant que ses victimes, Cabin Fever s’avère être une réelle surprise. Précédé d’un buzz hallucinant, le film d’Eli Roth ne cherche pas pour autant à être un nouveau Bad Taste ou Evil Dead. Il n’adopte d’ailleurs pas l’allure fauchée commune à ces premières œuvres. Au croisement de deux courants d’un même genre, le slasher et le film d’horreur pur, Cabin Fever se contente d’être un hommage récréatif à ses prédécesseurs, qu’il s’agisse de Sam Raimi ou bien de David Cronenberg. Sans verser dans le délire du premier, ni encore moins chercher un quelconque sous-texte à l’instar du second, Roth signe un film bourré d’humour et pourtant ancré dans le premier degré. Le comique de situation qui naît de l’incrédulité des personnages face aux évènements remplace le cynisme coutumier aux productions du genre depuis Scream. Si elle y perd en tension, l’œuvre ne demeure pas moins parcourue de passages sanglants (mais jamais à proprement parler gore) provoquant des réactions épidermiques. Les cinq adolescents sont archétypaux mais non moins attachants. L’identification fonctionne d’autant plus que le scénario préfère leur fournir des répliques percutantes plutôt que de la psychologie de base. On a beau ne pas avoir réellement peur pour ces protagonistes, on n'en a pas moins mal pour eux. Il faut voir comment, en sachant bien doser l’hémoglobine et par l’intermédiaire d’une mise en scène inspirée, le cinéaste parvient tantôt à dégoûter (règles abondantes?), tantôt à titiller les nerfs (rasage intégral?) d’un spectateur à fleur de peau. Cabin Fever n’est pas un petit bijou d’horreur et ne fait pas non plus preuve d’une grande profondeur. Cependant, au même titre que May de Lucky McKee, il témoigne d’un savoir-faire évident de la part de son auteur et se révèle un premier long métrage fort prometteur.

par Robert Hospyan

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Qui est Eli Roth? Comment se fait-il que son premier film, sorti de nulle part, reçoive les éloges de David Lynch (qui lui prête son compositeur Angelo Badalamenti), Peter Jackson (qui a stoppé à plusieurs reprises le tournage du Retour du Roi pour projeter le film de Roth pour son équipe) et Quentin Tarantino (qui le remercie au générique de Kill Bill Volume 2)? Inspiré par Alien, Roth commence à tourner dès l’âge de huit ans et intègre la section cinéma de l’université de New York, qu’il termine en 1994. Il vit de petits boulots sur les tournages, en tant que figurant notamment, ce qui lui permet d’observer les réalisateurs au travail. En 1995, il écrit un premier jet de Cabin Fever, sur lequel il travaillera avec son colocataire Randy Pearlstein. Le duo essaiera de financer le film durant de nombreuses années, en vain. En 1999, il s’installe à Los Angeles et, en quatre mois à peine, décroche le financement pour sa série animée Chowdaheads, qu’il produit, anime et réalise seul et qu’il écrit et double avec son ami Noah Belson. Les épisodes ne seront jamais diffusés. Roth et Belson enchaîneront avec The Rotten Fruit, sorte de Feebles (de Peter Jackson) avec des fruits. Entre les deux, Roth collaborera avec David Lynch, tout d’abord sur son site internet, puis sur un projet de spectacle pour Broadway. En 2001, il tourne Cabin Fever pour 1,5 million de dollars seulement (financement privé). L’année suivante, neuf studios se disputeront les droits du film aux enchères durant le festival de Toronto. En 2003, il crée avec Boaz Yakin (Le Plus beau des combats) et Scott Spiegel (scénariste d’Evil Dead II), Raw Nerve, qui produira 3 à 5 films d’horreur à petit budget par an. Suite au succès financier et critique de son premier film, Eli Roth réalise Hostel, toujours drôle et dégueulasse, et un nouveau succès. Il devrait enchaîner avec The Box, co-écrit avec Richard Kelly (scénariste-réalisateur de Donnie Darko) d’après une histoire de Richard Matheson (auteur de Duel, Je suis une légende et L’Homme qui rétrécit). Il s’attaquera ensuite à Scavenger Hunt, une comédie teen dont il signe également le scénario. Des suites à ses deux premiers longs métrages sont également prévues.

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