Bug

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Bug
Bug
États-Unis, 2006
De William Friedkin
Scénario : Tracy Letts
Avec : Lynn Collins, Harry Connick Jr, Ashley Judd
Durée : 1h40
Sortie : 21/02/2007
Note FilmDeCulte : ****--

Agnès vit seule dans un motel désert. Elle est hantée par le souvenir de son enfant, kidnappé plusieurs années auparavant, et redoute la visite de son ex-mari, Jerry, un homme violent récemment sorti de prison. Dans cet univers coupé du monde, Agnès s'attache peu à peu à un vagabond excentrique, Peter. Leur relation tourne au cauchemar lorsqu'ils découvrent de mystérieux insectes capables de s'introduire sous la peau. Ensemble, ils vont devoir découvrir s'il s'agit d'une folie partagée ou d'un secret d'Etat...

A BUG'S LIFE

Vingt ans. Cela fait très exactement vingt ans qu’on a enterré plus ou moins à raison le cinéaste William Friedkin, pourtant immortel auteur de chefs d’œuvres absolus des années 70 – French Connexion, L’Exorciste, Le Convoi de la peur – et du début des années 80 – Cruising, Police Fédérale Los Angeles, Le Sang du châtiment… Vingt ans depuis la sortie quasi suicidaire de ce dernier film, œuvre d’une ambiguïté extrême qui renvoie dos à dos les partisans et les détracteurs de la peine de mort. Vingt années durant lesquelles le cinéaste s’est peu à peu enfoncé dans une carrière confortable faite de films attendus (Jade), de graves échecs (La Nurse) et de gentils succès (L’Enfer du devoir). Une seule constance : la médiocrité des films. Une seule exception, la sortie de Traqué qui, malgré ses innombrables défauts, laissait entrapercevoir le retour d’un cinéaste à ses premières amours : caméra à l’épaule, ambiguïté des personnages, omniprésence de l’environnement naturel… Puis vint Bug. D’on ne sait où. Un budget minuscule, une adaptation théâtrale, une approche clinique de la folie à travers un scénario en roue libre, et un souvenir qui désormais apparaît comme une évidence : au milieu de ses ratages, Friedkin avait déjà adapté avec beaucoup de talent un huis clos, pour la télévision cette fois (Douze hommes en colère). Il n’est donc pas étonnant de le voir revenir aujourd’hui avec une autre adaptation théâtrale, un huis clos tourné dans des conditions télévisuelles transcendées par une mise en scène nerveuse faite de plongées impressionnantes. Sans atteindre le niveau des plus grandes œuvres du cinéaste, ce Bug fait plaisir à voir et vient prouver qu’à plus de 70 ans, le père Friedkin a finalement encore des choses à dire.

par Anthony Sitruk

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