Bohemian Rhapsody

Bohemian Rhapsody
Envoyer à un ami Imprimer la page Accéder au forum Notez ce film
Bohemian Rhapsody
États-Unis, 2018
De Bryan Singer
Scénario : Anthony McCarten
Avec : Rami Malek, Mike Myers
Photo : Newton Thomas Sigel
Musique : John Ottman
Durée : 2h15
Sortie : 31/10/2018
Note FilmDeCulte : ***---
  • Bohemian Rhapsody
  • Bohemian Rhapsody

Bohemian Rhapsody retrace le destin extraordinaire du groupe Queen et de leur chanteur emblématique Freddie Mercury, qui a défié les stéréotypes, brisé les conventions et révolutionné la musique. Du succès fulgurant de Freddie Mercury à ses excès, risquant la quasi-implosion du groupe, jusqu’à son retour triomphal sur scène lors du concert Live Aid, alors qu’il était frappé par la maladie, découvrez la vie exceptionnelle d’un homme qui continue d’inspirer les outsiders, les rêveurs et tous ceux qui aiment la musique.

LIFE OF A SINGER

Genre parmi les plus restrictifs qui soit, le biopic est un exercice périlleux tant il contraint souvent les scénaristes à faire entrer de force la vie forcément sans structure d'un individu dans un cadre narratif plus conventionnel, réduisant souvent le parcours d'un artiste à des étapes-clé devenus clichés (le foyer qui ne le comprend pas, la rencontre de ceux qui l'aideront à percer, le succès, la drogue, les amours contrariées et éventuellement la maladie et la mort). Malheureusement, alors qu'on en attendait un peu plus de la part de Bryan Singer, Bohemian Rhapsody n'échappe pas complètement à cet écueil. Toutefois, et c'est là que la présence de l'auteur se révèle intéressante, le film trouve quelque chose à raconter en plus des simples faits. Dès le départ, malgré une précipitation une fois de plus propre au genre, et qui donne parfois que les gimmick des chansons cultes de Queen ont été trouvés par hasard ou en deux secondes, le récit s'intéresse à la manière dont la collaboration entre les différents membres du groupe est à l'origine de leur réussite. Le désir d'adoption et l'épanouissement au sein de la collectivité est une des thématiques récurrentes du cinéma de Singer. De Keyser Söze réunissant les "suspects habituels" à Superman désireux de faire partie de l'Humanité en passant par Wolverine abandonnant sa solitude pour faire partie des X-Men, le parcours des protagonistes reflète celui du cinéaste, enfant adopté et homosexuel.

Son dernier film va même plus loin dans l'identification quand il montre Freddie Mercury comme un connard qui arrive régulièrement en retard, se dispute avec ses collaborateurs, se vautre dans la débauche alors que tout ce à quoi il aspire, c'est l'adoption par un groupe. Quand on est au fait des déboires du réalisateur, associé à des orgies sexuelles, accusé d'agression sexuelle et renvoyé à cause de ses absences inexpliquées du plateau de ce film même alors qu'il restait encore deux semaines de tournage, il est impossible de ne pas y voir un autoportrait. Les 25 minutes de la performance de Queen au Live Aid de 1985 sont montrées in extenso en fin de film, le concert se voyant ainsi repositionné en chant du cygne d'un artiste qui se savait condamné et qui a voulu redorer le blason du groupe avant de quitter ce monde. Un mea culpa de Singer, rappelé pour superviser le montage du film? Cette dimension personnelle aurait mérité un film moins scolaire. Formellement efficace et soigné sans être particulièrement inspiré, Bohemian Rhapsody ne parvient pas à vraiment emporter le morceau mais n'en demeure pas moins entraînant par moments, porté par les chansons du groupe et la prestation caméléon de Rami Malek.

par Robert Hospyan

Commentaires

Partenaires