Blind : un rêve éveillé

Blind : un rêve éveillé
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Blind : un rêve éveillé
Blind
Norvège, 2014
De Eskil Vogt
Scénario : Eskil Vogt
Durée : 1h31
Sortie : 29/04/2015
Note FilmDeCulte : ***---
  • Blind : un rêve éveillé
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Ingrid vient de perdre la vue. Elle quitte rarement son appartement mais se rappelle encore à quoi ressemble l’extérieur. Les images qui étaient autrefois si claires se remplacent lentement par des visions plus obscures. Elle soupçonne son mari Morten de mentir quand il dit aller travailler. Est-il dans l’appartement avec elle à se cacher et l’observer en silence ? Ecrit-il à son amante quand il prétend envoyer des emails à ses collègues ?

LUMIÈRE SILENCIEUSE

Blind : un rêve éveillé est le premier long métrage du Norvégien Eskil Vogt mais celui-ci n’est pas vraiment un nouveau venu. Vogt est en effet coscénariste des films de Joachim Trier (dont Oslo 31 août) et a par ailleurs coécrit le prochain, Louder than Bombs, prochainement en compétition à Cannes. A la solitude du héros d’Oslo succède celle d’Ingrid, qui vient de perdre la vue. Tandis que celle-ci devient aveugle, Vogt apporte un soin très particulier à l’image : des souvenirs visuels précieux, parfois embellis, hypersensibles. Cette approche apporte à Blind toute sa sensorialité : ce n’est pas tant par le son que par l’image qu’on pénètre le monde intérieur et désormais sans lumière de l’héroïne. Son imaginaire aussi – le rêve éveillé du titre français se déploie à l’écran, avec peut-être plus d’amertume que de poésie : ce qu’on voit est-il la réalité ou le fruit de son imagination ?

La première partie de Blind reprend le principe d’une des plus belles trouvailles d’Oslo 31 août où, durant une discussion, l’on s’immisçait dans les histoires et secrets de différents personnages. Un courant de conscience que l’on retrouve ici d’un protagoniste (ou d’un fantasme) à l’autre. Lorsque la ville s’unit dans les rues pour marcher contre Anders Breivik et la terreur, les solitudes semblent disparaître. Blind est éclairé par Thimios Bakatakis, directeur de la photographie privilégié de la nouvelle vague surréaliste grecque (Canine, Attenberg, L), et celui-ci est habitué aux étrangetés. Mais Blind finit par empiler ses mystères un peu mécaniquement, perd le rythme et les charmes du début finissent par peu à peu se dissiper. Il reste néanmoins une curieuse expérience, portée notamment par la prestation de son actrice Ellen Dorrit Petersen.

par Nicolas Bardot

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