Blind Shaft

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Blind Shaft
Mang Jing
Chine, République populaire de, 2003
De Li Yang
Scénario : Li Yang d'après d'après l'oeuvre de Liu Quingbang
Avec : Wang Baoqiang, Ai Jing, Zhao Jun, Qiang Li, Wang Shuangbao, Wei Sun, Bao Zhenjiang
Photo : Yonghong Liu
Musique : Zhang Yadong
Durée : 1h32
Sortie : 01/10/2003
Note FilmDeCulte : ****--
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Deux mineurs tuent de sang-froid l'un des leurs et simulent un accident. Le premier se fait passer pour un parent du défunt, le second escroque leur patron affolé. Après avoir négocié de belles indemnités, les complices partent en quête d’une nouvelle brebis égarée.

Blind Shaft - Bande annonce Vost FRenvoyé par _Caprice_

LES MAINS SALES

Deux gueules noires et une tête d’ange. Li Yang oppose les pères indignes à une génération trébuchante. Les corps se monnaient, les appétits s’aiguisent. Film de contrebande, tourné dans la plus stricte illégalité, Blind Shaft dresse un constat amer des années mercantiles. Laissés-pour-compte d’un système défaillant, Song et Tang exploitent sans remords leurs employeurs, singent les victimes à leur guise. Les journées défilent à l’identique, les pitres assassins entonnent à l’unisson la même devise: "La faim justifie les moyens". Mis en scène avec une maîtrise bluffante, Blind Shaft s’interdit toute remontrance et tout apitoiement. L’horreur frise l’ordinaire. L’amour est feint, les intérêts prévalent sur les sentiments. Limpide, intelligemment scandé, le scénario n’épargne aucune classe sociale, à commencer par la plus démunie. Principales cibles en vue: doux rêveurs sans attache, campagnards sans le sou prêts à quémander la moindre besogne. Le crime paie grassement; les deux quarantenaires subviennent aux besoins de leurs proches, mais abandonnent vite leur promesse de vertu. La misère enfante la misère, l’argent ne fait qu’accélérer la course infamante. En dépit de ses éclaboussures et d’une détresse suintante, Blind Shaft frappe d’entrée par sa maturité formelle et une lucidité sans complaisance.

L’OMBRE D’UN DOUTE

Aveuglés par un ciel livide, des bonhommes emmitouflés s’acheminent en silence vers l’entrée d’une mine. Yang effleure les épaules trapues, escorte les inconnus dans les ténèbres. La magistrale séquence d’ouverture donne le ton. Caméra au poing, Li Yang emboîte le pas de ses ouvriers anonymes, glisse sur des visages burinés et se perd dans des galeries inquiétantes. Grand vainqueur du dernier festival asiatique de Deauville, Blind Shaft n’a pas échappé aux radars aguerris de la censure chinoise. Meurtriers impénitents, jeunesse rançonnée ou main-d’œuvre opprimée: Li Yang bondit hors des chantiers autorisés avec un sérieux handicap d’avance. Inspiré d’un best-seller et de faits divers édifiants, Blind Shaft sort miraculeusement indemne d’un tournage éreintant. Les menaces d’emprisonnement et les tensions en coulisse n’ont eu aucune incidence sur la qualité de l’ouvrage. Appuyé par une photo superbe et un trio d’acteurs enthousiasmant, le premier film de Li Yang sollicite en vain les familles. Muselés par la distance, les aînés en retrait consentent à la perte de leurs rejetons. Une jeune fille se déshabille pour quelques yuan devant un garçon apeuré. Les adolescents vaquent à leurs affaires puis se retrouvent à la banque pour faire sonner les tirelires de leurs parents.

par Danielle Chou

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