Blind Alley

Blind Alley
Envoyer à un ami Imprimer la page Accéder au forum Notez ce film
Blind Alley
Callejon (El)
Espagne, 2011
De Antonio Trashorras
Scénario : Antonio Trashorras
Avec : Leonor Varela
Durée : 1h15
Note FilmDeCulte : ------
  • Blind Alley
  • Blind Alley

Rosa, jeune femme de ménage rêvant de devenir comédienne, se retrouve bloquée, en pleine nuit, dans un lavomatic situé au fond d’une impasse. Très vite, la demoiselle ne va pas rester seule…

POURQUOI, POURQUOI TOUT ÇA N'ARRIVE QU'A MOI?

Mais ton histoire ne tient pas debout!, lance un personnage au bout de deux tiers de Blind Alley, premier long métrage de Antonio Trashorras, co-scénariste de L'Échine du diable. On ne saurait mieux dire. Blind Alley, conçu à l'origine comme un épisode de Masters of Horror que Guillermo Del Toro devait réaliser, est devenu un film "à part entière", réalisé par Trashorras lui-même, avec un quart d'heure de plus pour faire long métrage (1h15 en tout qui paraît le double). Difficile de croire qu'un scénariste aguerri soit derrière ce catalogue de petite bible de tout ce qui est interdit même dans le scénario le plus amateur, qu'il s'agisse du comportement totalement illogique de son héroïne, du dénouement, ou des clichés de premier scénario (en commençant par la tarte à la crème de l'innocent somnifère qu'un personnage s'administre et qui l'endort contre son gré - à part si elle travaille dans une ferme où elle chloroforme des vaches, on tient juste là du cliché diamant brut). Une candeur que l'on retrouve également dans la mise en scène. Film "pop et pulp" pour les organisateurs du festival. On peut aussi avoir l'impression de subir la bande démo d'un infographiste testant tous ses gadgets et zigouigouis formels à défaut de penser un instant sa mise en scène, son atmosphère, autrement que l'effet pour l'effet. Blind Alley ne devient un réjouissant nanar que lorsque la bêtise hallucinante de Rosa, l'héroïne, donne sa pleine mesure. Entre le moment où elle doit échapper au méchant et glisse lamentablement sur son propre sang, ou celui, fabuleusement culte, où sa vie ne tient plus qu'à son portable, qu'enfermée, traquée, elle appelle à l'aide, qu'elle s'engueule avec son ex et explose son téléphone contre le mur avant de se rendre compte de sa bévue. Blind Alley parvient alors à se loger parmi les films les plus cons de l'année, comme lors d'un flashback qui se rêve Prédateurs mais qui évoque plutôt les décadences libertines de Mylène Farmer. L'idée intéressante de tirer le film vers l'hommage au genre, dans son décor volontairement artificiel, pédale rapidement dans la laideur kitsch, faute d'un vrai regard derrière la caméra.

Un mot, enfin, sur l'interprétation. Ana de Armas, introduite lors de la présentation du film comme "bonne, dans tous les sens du terme" (sic). A croire que pour certains, les qualités d'une actrice se limitent à sa baisabilité. Rosa est interprétée avec une profondeur digne de Selena Gomez, tandis que son épouvantable partenaire masculin parvient à être encore pire. Le film s'achève. Sans que vous ne vous en rendiez compte (ou plutôt si, et c'est ça le problème), 75 minutes de votre vie ont disparu.

par Nicolas Bardot

Commentaires

Partenaires