Birth Right

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Birth Right
Saitai
Japon, 2010
De Naoki Hashimoto
Scénario : Naoki Hashimoto, Kiyotaka Inagaki
Avec : Sayoko Oho
Photo : Hiroo Yanagida
Musique : Hiroyuki Kozu
Durée : 1h48

Note FilmDeCulte :

Depuis quelques jours Mika observe à distance un couple marié et leur fille Ayano. Elle décide alors de prendre une décision irrévocable. En chemin vers l'école, Mika parle à Ayano, gagne sa confiance et la kidnappe...

JAMAIS SANS MA MÈRE

Il plane sur Birth Right, excusez du peu, comme une ombre de Kiyoshi Kurosawa. D'abord cette héroïne filmée comme un spectre, hiératique, tenue sombre et visage fermé, comme absorbée par le décor à l'image de la fillette dans les hautes herbes de Séance ou les adolescents dans la ville fantôme de Kaïro. Puis cette lumière bleu-vert étouffante qui recouvre d'un inquiétant onirisme le quotidien d'une famille observée de loin. Et déjà une maîtrise du cadre, une économie d'effets qui rappelle parfois la rigueur magique du petit maître Kurosawa. Pour son premier long métrage, Naoki Hashimoto affiche une audace assez excitante via une approche radicale de la mise en scène et du récit. Hashimoto laisse s'installer les silences, joue de la répétition des scènes, laisse le temps filer. Se permet des digressions formelles proches de l'abstraction (une scène d'écran noir, un instant rougi, vision subjective derrière un bandeau ou simple vision mentale?), des détours narratifs inattendus (un flash-back, probablement trop long), un symbolisme final acrobatique.

Aucune pose pourtant, ni de démonstration tour-de-force lourd comme une brique: l'ensemble est d'une parfaite cohérence et la tension dans Birth Right est permanente alors que son tempo est pourtant somnambule. On pense, par exemple, aux scènes d'affrontement au ralenti entre les deux jeunes filles, chaos debout, et ce sentiment d'usure que Hashimoto parvient à installer avec succès. Pour présenter son film au public du Festival du film asiatique de Deauville, Hashimoto a déclaré que celui-ci ne plairait probablement pas à 80% de l'audience, mais qu'il laisserait peut-être une trace sur les 20% restants. Constat pessimiste? Peu importe. Ce premier essai sonne comme une véritable révélation.