Bienvenue dans la jungle

Bienvenue dans la jungle
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Bienvenue dans la jungle
The Rundown/Welcome to the Jungle
États-Unis, 2003
De Peter Berg
Scénario : R.J. Stewart
Avec : Ewen Bremner, Rosario Dawson, Jon Gries, Seann William Scott, Christopher Walken
Photo : Tobias A. Schliessler
Durée : 1h44
Sortie : 24/03/2004
Note FilmDeCulte : ***---

Beck est un spécialiste de la récupération. Sa nouvelle mission: aller chercher Travis Walker, jeune archéologue cupide, en El Dorado et le ramener à Los Angeles. Seulement, une fois dans la jungle, il devra faire avec la milice locale et les magouilles du caïd Hatcher.

L'ETOFFE DES HEROS

Dans les premières minutes du film, Dwayne "The Rock" Johnson pénètre dans une boîte de nuit. Dans l'entrée, il croise ni plus ni moins qu'Arnold Schwarzenegger, le vrai, l'unique, dans un très furtif cameo, qui lui lance "Have fun". Passation de pouvoir. L'ex-catcheur a dès lors les pleins pouvoirs pour déployer ses talents de castagneur hors-pair et ne s'en prive pas. Cela ne faisait déjà aucun doute: Bienvenue dans la jungle est entièrement bâti sur les massives épaules de son héros, l'un de ceux comme on n'en fait plus. C'est là le grand malheur de la star montante: ne pas être né quelques années plus tôt et ainsi avoir vécu l'âge d'or du cinéma d'action bourrin où la moindre machine à distribuer les coups était érigée en Titan des temps modernes (Schwarzie, Stallone, Van Damme ou même Chuck Norris), que certains auteurs naissants parvenaient à exploiter au travers d'œuvres non-éphémères (John Milius, James Cameron, John McTiernan). Les années 80 sont révolues et ont laissé place à l'ère des catcheurs (Tyler Mane dans X-Men et bientôt Troie, Randy Savage dans Spider-Man, Triple H dans Blade III), avec The Rock en principale icône. Après une apparition remarquée dans Le Retour de la Momie et un premier essai transformé à moitié seulement (Le Roi Scorpion), notre nouveau Monsieur Muscle se retrouve aujourd'hui dans cette série B taillée sur mesure pour les fans pré-pubères du mastodonte. Un festival de baston assez jouissif dès lors qu'il ne se concentre que sur les prouesses dévastatrices de son Hercule. C'est pourquoi on déplorera les idées on ne peut plus saugrenues (les protagonistes, suspendus en l'air, sont soudain assaillis par des singes en rut qui se masturbent contre leurs visages) d'un scénario qui ne se prend certes pas au sérieux mais qui ne fait pas assez d'efforts pour combler les trous entre chaque scène de tatane. Au-delà de ça, on a droit à un The Rock en pleine forme qui tabasse tour à tour des footballeurs américains, des hommes de main, des Brésiliens, et qui nous en fout plein la gueule lors d'un ultime règlement de comptes absolument apocalyptique. En espérant le voir enfin dans le film qui saura l'employer à sa juste valeur, peut-être même dans un registre un peu plus sérieux. Après tout, il n'est pas handicapé par un accent autrichien à couper au couteau.

par Robert Hospyan

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